Rattachée à autant d'avantages, la micro-finance s'est développée de par le monde à travers des initiatives spécifiques et ciblées. S'agissant de la Tunisie, plusieurs programmes et réformes ont été mis en place en vue de développer cette activité. C'est à ce propos que la Banque tunisienne de solidarité (BTS) et les associations régionales de développement ont été créées. La BTS, qui a vu le jour en 1997, s'inscrit dans le cadre des réformes pensées pour la promotion de la culture de la micro-finance. Da par sa vocation première, la BTS œuvre à financer les promoteurs ne disposant pas de garanties réelles en leur octroyant des crédits sur la base de critères d'éligibilité liés à la qualification professionnelle des promoteurs et à la rentabilité des projets. En termes de réalisations, la BTS aura depuis sa création et jusqu'à fin octobre 2011, financé 118 120 micro-projets avec un montant total de 749 millions de dinars et octroyé 530 000 microcrédits dont le montant total est de 488 millions de dinars. 35% de ces microprojets sont implantés dans les régions de l'ouest et 50% des microcrédits octroyés ont bénéficié à des citoyens de ces régions. A rappeler que la BTS intervient sur deux volets, à savoir le financement direct de microprojets (crédits plafonnés à 100 mille dinars) et le financement indirect de projets à travers les associations de développement à travers l'octroi de microcrédits dont le plafond est de 5.000 pour la création de projets et à 1.000 dinars pour l'amélioration des conditions de vie. Par ailleurs, les effets directs générés par les projets que finance la BTS contribuent d'une manière indirecte à la dynamisation du développement régional et à la croissance économique du pays. En outre, si l'accroissement des financements offerts par la banque au cours des dernières années aura permis de satisfaire la demande croissante des crédits, notamment pour les diplômés du supérieur, d'autres besoins d'ordre qualitatif s'imposent au cours de la prochaine étape afin de garantir la pérennité et la survie des projets financés. C'est à ce propos qu'une étude d'évaluation des mécanismes de financement de la microentreprise a été réalisée par le ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle une étude (financée par la Banque mondiale). Elle a permis de dégager un ensemble de constats, notamment, que le taux de survie des projets est de 70% soit un taux proche des normes enregistrées à l'échelle mondiale, que le nombre de postes d'emploi créés par le projet est de 1,2 et que la qualification du promoteur est un facteur qui garantit la longévité du projet. 23 mille crédits accordés ( 26 MD) Les difficultés les plus fréquentes seraient essentiellement liées au marché, à la concurrence, au loyer élevé, aux prix élevés des matières premières, à l'insuffisance des fonds de roulement et au caractère répétitif des projets financés. Pour ce qui est de l'octroi de microcrédits, le nombre d'associations de développement régional agréées s'élève à ce jour à 289. Le montant moyen des crédits octroyés dans ce cadre s'élève quant à lui à 980 dinars. Le taux de recouvrement qui était de l'ordre de 89% à fin janvier est passé à 84%. 42 % des microcrédits octroyés permettent de financer des activités agricoles, 22% se rattachent à la création de petits commerces et 14% à des petits métiers. 9% sont exploités pour l'amélioration des conditions de vie. Après les évènements du 14 janvier, nombre de ces associations ont vu leurs activités régresser. 70% des associations ont repris leurs activités et le reste des associations se contentent de collecter les recouvrements de crédits et ont arrêté l'activité d'octroi. Le nombre de crédits octroyés au cours des dix premiers mois 2011 s'élève à 23.000 ( 26 millions de dinars).