Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a adopté, à Genève, une résolution qui approuve le rapport Goldstone dénonçant des crimes de guerre commis par Israël lors du conflit meurtrier dans la bande de Gaza. Ce vote a réjoui tous ceux qui ont foi en la paix dans cette région tourmentée du monde et en premier lieu les Palestiniens. Dorénavant, Israël y réfléchirait à deux fois avant de perpétrer un crime aussi odieux. Mais ce vote a suscité aussi une grosse déception. En effet, parmi les 6 voix qui ont refusé le rapport figure l'Amérique. Oui l'Amérique, non de Bush, mais l'Amérique d'Obama qui a fait souffler depuis janvier dernier un vent d'espoir! Ce refus vient pourtant quelques jours après l'attribution du Prix Nobel de la Paix au locataire de la Maison-Blanche. Ce qui aurait suffi à calmer les ardeurs guerrières de l'intéressé si, par aventure, il lui était venu à l'esprit d'abandonner les Palestiniens à leur sort. La déception en est donc que plus forte. Une véritable douche froide qui risque de balayer tout espoir de voir Obama rompre définitivement avec la politique de son prédécesseur dans ce domaine. Obama a-t-il remisé dans les tiroirs de son bureau le fameux discours du Caire qui a été salué partout dans le monde comme le point de départ d'une nouvelle conception dans les relations Occident-Orient? La conception d'un véritable dialogue des civilisations et des cultures basé sur le respect de l'Autre et de son identité. Le constat est d'autant plus surprenant que Obama a fait sienne la thèse de la centralité mondiale du martyre palestinien. Les explications d'un tel reniement existent. On dit qu'à l'égard de l'Orient islamique, Obama n'a jamais été sincère. On dit aussi qu'une véritable épée de Damoclès plane sur sa tête, l'épée brandie par l'Aipac, le redoutable lobby israélien aux E-U ainsi que par le camp militaro-économique américain. Faut-il pour autant se réfugier dans un véritable pessimisme? Non! Car nous espérons qu'au-delà de la tempête actuelle, Obama nous réservera une belle surprise. L'espoir à la beau dure.