La tournée du Président Obama au Proche-Orient et, notamment, sa visite au Caire et le discours qu'il y a prononcé ont constitué un test attendu avec impatience par le monde entier. Certains pays avec appréhension, comme c'est le cas d'Israël et des rares pays amis qui lui sont restés, mais d'autres avec espoir. Il s'agit du monde arabo-islamique qui veut croire à une prochaine délivrance. Le reste du monde représente en quelque sorte la masse silencieuse mais dont le cœur penche petit à petit du côté des Palestiniens, prenant conscience de la centralité du drame palestiniens en ces temps de fortes turbulences. C'est que le discours prévu devait consacrer la nouvelle orientation des rapports des Etats-Unis avec un milliard et demi de musulmans et reconnaître leur poids, leur poids dans la marche du monde. Et de fait, Obama n'a pas manqué, dans cette intervention historique, de parler avec chaleur de la nécessité de la réconciliation et la volonté d'engager le processus de paix «sur les rails». Le fait est à souligner, et le mérite à relever. Ni Carter, ni Clinton qui avaient pourtant essayé de jeter les jalons de la paix n'y ont réussi. Obama, lui, semble prêt à aller plus avant, sachant que les dividendes de la paix profiteraient aussi bien aux Palestiniens qu'à Israël et l'Amérique. Prendre à bras-le-corps le problème: tel est l'objectif majeur qui transparait dans son discours. Il y a un ton de sincérité qui ne trompe pas. Mais d'aucuns redoutent que ces bonnes dispositions ne restent au niveau des intentions, tant la partie est difficile, l'Etat hébreu passant maître en l'art de dresser des embûches sur la voie de la paix.