Le système financier tunisien, dans un contexte de morosité internationale, se porte bien. En atteste plusieurs faits : la création d'une nouvelle banque à vocation islamique, la banque Zitouna, qui vient de faire connaitre la liste de ses services offerts à la fois au particulier et au professionnel, également les ouvertures de nouvelles agences par les différentes banques, sans oublier la part que se taille la monétique dans les transactions courantes qui dénote une évolution dans les habitudes du client tunisien qui devient de plus en plus réceptif aux nouveaux moyens de paiements.
Au 30 septembre 2009, le nombre d'agences bancaires a atteint 1263. La BNA arrive en première position avec 155 agences, suivie par Attijari bank (147 dont 6 centres d'affaires), la BIAT (128), la STB (118)…. Cela dénote une volonté de proximité de la part des banques qui se veulent plus proches du client sachant que le réseau contribue majoritairement dans Produit Net Bancaire. La concentration des agences bancaires sur les régions du Grand Tunis (487 agences), Sfax (142), Sousse (108), Nabeul (104), Monastir (82), Jendouba (65), Medenine (64), Bizerte (52), Kairouan (36), Gabès (35), Gafsa (29) et Kasserine (13), montrent la volonté de diversification sectorielle (tourisme, industries…) mais aussi géographique (Nord, Sud, Centre…) des institutions bancaires. Mais également dans leur volonté de proximité afin de mieux servir le client, les banques mise sur leur développement monétique afin, à la fois décongestionner les guichets de banques en mettant à la disposition de leur clientèle des moyens de paiements sûrs (cartes bancaires), mais aussi s'assurer des revenus hors intérêts qui constituent de nouvelles ressources pour elles. Avec les cartes, les banques vont vers une dématérialisation des moyens de paiement : exit les agences fermées les week-ends, les vols, pertes d'argent liquide…. De même que les commerçants affiliés aux TPE (terminaux de paiements électroniques) se voient protégés contre les paiements par chèques parfois non honorés. Ainsi le nombre des DAB (distributeurs automatiques de billets) est passé à 1263, à fin septembre 2009, hors ceux de l'Office National des Postes qui en compte 122. Le nombre de cartes s'élèvent à 2 023 100, à la même date, contre 1 870 125 une année auparavant soit une progression de 14,8 %. La part des cartes par rapport au nombre de total de comptes (comptes chèques et comptes courants) est de 66,3 % : cela montre le degré d'équipement des clients en cartes : plus de la moitié en sont détenteurs et le marché a encore du potentiel. La Tunisie avec un pourcentage 18,10 % de la population possédant une ou plusieurs cartes, se place devant le Maroc avec 11,50 % alors que ce pays compte des banques de renommée. Certes, notre pays est loin des 143,8 % (année 2007) de la France ou des 194,7 % pour la Norvège, connu pour être l'un des pays le plus bancarisé. La monétique évoluera davantage avec le changement de comportement des clients. En effet, les cartes sont perçues beaucoup plus comme un moyen de retrait d'argent liquide que comme un moyen de paiements. En atteste les chiffres suivants : la part des retrait dans le nombre de transactions domestiques a été de 85 % en 2008 alors que pour la France, par exemple, cette part n'est que de 20,39 % (année 2007). La part des retraits domestiques dans le montant des transactions est de près 90 %. Ce constat est dû, essentiellement, à deux faits : la méconnaissance du client quand à l'utilisation de sa carte bancaire, souvent présentée comme une simple carte de retrait et là tout un travail est à faire en amont, dans la formation des front offices en agences et l'instauration de fonctions dédiée à la clientèle (chargé de clientèle particulier). L'autre fait est la maturité du client quand à l'utilisation de ses moyens de paiements : se défère de son chéquier ou de son argent liquide lors du règlement des achats, surtout quotidiens, demande un temps d'assimilation et d'adaptation du client. Toutefois, pour la monétique, en Tunisie, la voie est ouverte.