Le coût de la transaction réduit à 1% et les TPE gratuits
La carte de paiement acceptée chez STEG, Sonede et Tunisie Télécom La puce en janvier 2003 et la plate-forme de sécurité pour la fin de l'année.
Logée, presque anonymement, dans un immeuble de l'avenue Kheireddine Pacha, Tunisie Monétique travaille d'arrache pied à la mise en place des instruments de la modernisation du secteur bancaire, un des points essentiels de la stratégie de mise à niveau de cet important secteur de l'économie.
Premier projet entrepris par la BCT et l'ensemble des banques, la promotion de la monétique et tout particulièrement de la carte de paiement auprès de la clientèle et du commerce en Tunisie.
S'il y a eut en effet jusqu'ici émission de 600 000 cartes dans l'ensemble des banques tunisiennes, 50 % ne font que du retrait et le reste fonctionnent en retrait et paiement. Le nombre des cartes, ou de ce qu'il est convenu d'appeler en jargon bancaire de la monnaie plastique, est certes en augmentation de 25 % par rapport à 2001 et l'on espère finir l'année 2002 avec une progression de 40 %. Le problème est cependant dans l'acceptation de ces cartes chez des commerçants qui préfèrent encore la monnaie « sonnante et trébuchante ». Pour la carte, il faut d'abord acquérir le TPE (Terminal de Paiement Electronique) et payer, comme pour le cas des transactions par chèque, un subside ou une commission aux banques. Si les grands magasins utilisent, en très petit nombre les TPE et acceptent le principe de la commission, le petit commerce s'y refuse.
« Pour remédier à ces deux problèmes, les banques ont mis au point un programme pour développer l'installation de ces terminaux au niveau de tous les grands magasins, supermarchés et supérettes ainsi que les commerces de proximité » nous dit Abdessattar Kessaïr DG de Monétique Tunisie (MT). Il y a actuellement 4000 TPE en circulation par rapport à un nombre de commerçants évalué, fin 2002, à 20 000 et MT espère terminer l'année 2002 avec 8000 ou 10 000 terminaux installés et d'ici 2003 ou 2004 équiper l'ensemble des commerçants avec un objectif de 50 000 commerces.
Un programme d'aide européen, financé par l'AFD, mettra à disposition des autorités un fonds pour développer la monétique. C'est notamment grâce à ce programme que les banques mettent d'ores et déjà à disposition des commerçants, gratuitement dans une grande mesure, les TPE. « Second geste fait en direction des commerçants pour promouvoir l'utilisation et l'acceptation des cartes, la commission perçue par les banques sur toute transaction par carte et qui était variable, 8 banques sur 10 ( ATB, BNA, BS, Amen Bank, BT, STB, UIB et BH) l'ont réduite à 1 %. Cela s'appliquera uniquement pour l'acceptation des cartes tunisiennes » nous affirme A. Kessaïr.
Pour les cartes étrangères, apprend-on, la commission est supérieure et restera inchangée.
Dans le cadre de cette promotion, la profession a aussi décidé d'approcher les grands comptes et les grands ensembles comme la STEG, la SONEDE et Tunisie Télécom. Les discussions ont abouti à la mise en place de deux sites pilotes, pour la STEG au niveau du district Louis Braille et à la rue de la monnaie pour la SONEDE. On y accepte déjà les cartes pour le paiement des factures. Pour Tunisie Télécom, un site pilote de paiement par carte des factures de téléphones à l'agence Belvédère, dés que la partie applicative pour l'acceptation des cartes, sera modifiée de leur côté.
« Cela permettra aux commerçants de générer un volume d'affaire plus grand, d'éviter les affres des chèques impayés et cela fera surtout gagner à tout le pays le coût de la monnaie scripturale » commente le DG de Monétique Tunisie.
La puce en janvier prochain Seconde grosse nouveauté, en préparation chez les banquiers, l'introduction, début 2003 de la carte à puce. « Actuellement on est en phase de mise en place des infrastructures nécessaires et surtout les serveurs d'autorisation et de paiement et la mise à niveau des terminaux des commerçants. D'ici octobre on sera en site pilote dans une ou deux banques de la place pour pouvoir tester toutes les applications, le déploiement réel au niveau de tout le public ne commencera que d'ici janvier 2003 » nous annonce A.Kessaïr. A partir de là, les banques commenceront à distribuer les cartes à puce, en remplacement des cartes de paiement et de retrait. Ce sera fait, progressivement, au fur et à mesure du remplacement des cartes qui viendront à échéance.
La carte à puce gardera la piste car elle sera, dans un premier temps, utilisée sur les distributeurs qui n'acceptent pas la puce. Elle permettra la sécurisation des opérations et pourrait comprendre d'autres services ou informations comme le plafond de retrait ou de paiement. Ces informations peuvent être modifiées pour pouvoir donner au client des services supplémentaires comme la possibilité d'un crédit d'utilisation à discuter avec sa banque. L'introduction de cette technologie française coûtera au secteur un investissement de l'ordre de 2 MDT. « C'est un saut technologique pour la Tunisie qui sera le seul pays africain avec l'Afrique du Sud à avoir cette technologie de paiement » assure le DG de MT. Côté consommateur, elle coûtera, nous assure-t-on, la même chose au client que la carte à piste. Le coût de transaction, actuellement gratuit en retrait même en interbancarité, deviendra à partir de l'année prochaine payante, mais diminuera du fait de l'augmentation du volume. Le paiement par carte ne coûtera, quant à lui, rien au client. Commerce électronique : sécurité, du nouveau Second grand projet des banques aujourd'hui, l'installation d'un système de paiement sécurisé, appelé SPS, qui permettrait aux clients des banques tunisiennes et étrangères de pouvoir utiliser les sites marchands en Tunisie, y acheter et payer par carte de manière sécurisée. La solution a été d'ores et déjà trouvée. « Cette platte-forme d'un coût de 200 mille DT a été conçue par des ingénieurs du système bancaire tunisien et de notre société, une maquette a été faite l'année dernière, elle est en voie de finalisation pour la mise en place d'un site pilote et deviendra opérationnelle d'ici la fin de l'année 2002 » assure Abdessattar Ksaîer.
L'élément de sécurité consistera en ce que le numéro de la carte ne circulera jamais sur Internet et ne pourra donc pas être volé par des internautes mal intentionnés. Ce code restera au niveau du système bancaire tunisien. La demande de l'autorisation ne passe en effet pas sur la toile, mais passera par le réseau privé des banques et les réseaux internationaux privés. Les accès seront sécurisés avec des « fire wall » des deux côtés. Cette plate-forme acceptera toutes sortes de cartes bancaires, tunisiennes et étrangères.
02-09-2002 Khaled Boumiza Liens apbt.org.tn bct.gov.tn