Le 4ème rapport national sur le suivi de la diversité biologique en Tunisie: "Pour une stratégie nationale sur la diversité biologique à l'horizon 2020" a paru, récemment. Ce dernier, qui a été élaboré par le Ministère de l'Environnement et du Développement Durable, avec la participation de toutes les parties prenantes, fournit une occasion importante d'évaluer les progrès accomplis, en Tunisie, dans la poursuite de l'objectif de 2010, sur la base de l'analyse de l'état et des tendances actuelles de la diversité biologique et l'efficacité des programmes engagés pour appliquer la Convention au niveau national. L'élaboration du rapport national est une réponse aux engagements des parties contractantes, exprimés lors de la 13ème conférence. Il vise également à examiner et proposer les améliorations et les orientations futures pour une meilleure réalisation des objectifs 2010. En effet, l'affectation de 1,2% du produit intérieur brut (PIB) aux programmes de protection de l'environnement a permis au coût de la dégradation de l'environnement, en Tunisie, de ne pas dépasser 2,1% du PIB, selon une estimation de la Banque mondiale. Ce taux est considéré parmi les taux les plus bas dans le bassin sud-méditerranéen. Le rapport a démontré que la Tunisie dispose d'un réseau d'assainissement comprenant plus de 100 stations de traitement des eaux, réparties dans toutes les régions. Ce réseau a permis de ramener le taux de raccordement au réseau public d'assainissement à environ 88%. Un taux comptant parmi les plus élevés dans le bassin sud-méditerranéen. La mise en activité, en 2009, du centre national de traitement des déchets industriels de Jradou (Zaghouan) permettra la maîtrise et la gestion efficace de tous les déchets industriels et spéciaux produits en Tunisie, et dont les quantités atteignent environ 150 000 tonnes annuellement. Aujourd'hui, la Tunisie réutilise 80 millions de m3 des eaux traitées (ressource non conventionnelle), soit environ 30%, dans les domaines urbains, touristiques et agricoles ainsi que pour la recharge des nappes phréatiques menacées par la surexploitation et la salinisation. Les eaux traitées dans la région du Grand Tunis, produisant environ 40% des eaux traitées à l'échelle nationale, seront transférées vers les régions limitrophes pour le développement des cultures irriguées, notamment les céréales, les fourrages et les arbres fruitiers. Ce programme permettra dans une première étape, s'étendant jusqu'en 2017, la création d'environ 15.000 hectares de culture. Les deux stratégies décennales de conservation des eaux et des sols (CES) à savoir (1990-2001) et (2002-2011) ont permis une nette amélioration des ressources hydriques en créant plus de 160 lacs collinaires et 2000 unités de recharge des nappes d'eau et la réhabilitation d'environ 4.200 hectares pour les cultures céréalières. La mise en œuvre de la stratégie nationale des forêts (2002-2011) a permis quant à elle d'atteindre un taux de couverture forestière et sylvo-pastorale estime à 12,86% de la superficie totale de la Tunisie. Par ailleurs 12 programmes régionaux de lutte contre la désertification (plans d'action régionaux de lutte contre la désertification: PAR/LCD) ont été élaborés. Ces plans d'actions mis en œuvre, notamment, dans les régions de Tataouine, Kébili, Kasserine, Sidi-Bouzid et Siliana ont concouru à l'amélioration de la couverture végétale et la promotion des structures de protection contre l'érosion des sols, outre la mobilisation et l'économie des ressources en eau. Compte tenu des impacts des changements climatiques sur le milieu littoral, un intérêt croissant est accordé à la lutte contre l'érosion marine. A cet effet une tranche d'intervention urgente et prioritaire a été identifiée sur un linéaire d'environ 50 km, réparti sur 6 gouvernorats (Bizerte, Tunis, Sousse, Monastir, Sfax et Médenine). Plusieurs projets de recharges artificielles des plages ont été initiés depuis 2008 avec une participation active des investisseurs privés. Afin de se prémunir des impacts du réchauffement planétaire sur les écosystèmes, les ressource naturelles, la santé humaine, les activités économiques et sur le développement en général, des stratégies sectorielles ont été finalisées en 2008 en vue de l'adaptation de l'agriculture et des écosystèmes, du littoral et de la santé au changement climatique. Toutes ces stratégies et plans d'action sectoriels seront par la suite pris en considération dans le cadre d'une stratégie intégrée Climat dont le processus d'élaboration a été entamé en Tunisie au cours du mois de juin 2009. Le rapport a mis, aussi, en exergue les résultats enregistrés concernant les eaux traitées, avec 80 millions de m3 de réutilisation de ces ressources non conventionnelles soit environ 30% dans les domaines urbains, touristiques et agricoles. Quant à la promotion de l'écotourisme, elle a fait l'objet de nombreux engagements de la part de l'Etat, visant notamment à assurer la conservation in situ et ex situ des éléments de la biodiversité, consolidée par la banque nationale des gênes (BNG) qui s'est lancée, depuis sa création en 2007, dans le développement de la diversité biologique agricole, la conservation et l'exploitation rationnelle des ressources génétiques nationales.