Une année environ après le déclenchement de la crise financière et économique mondiale, l'économie réelle de la Tunisie a été relativement impactée. Les chiffres publiés par l'Institut National de la Statistique confirment une réactivité assez bonne dans tous les secteurs de l'économie, que ce soit dans le secteur agricole, l'industrie, le tourisme, les exportations ou le démarrage des grands projets. Les statistiques avancées par l'INS montrent que l'économie nationale, qui a retrouvé des taux de croissance relativement soutenus à partir du deuxième trimestre 2009, a profité d'une conjoncture mondiale moins défavorable. Elles montrent, également, que la valeur ajoutée non-agricole a augmenté, au cours du troisième trimestre 2009 de 2,8% en glissement annuel, contre 1,2% au début de l'année. Ainsi, et compte tenu des effets favorables de la campagne agricole, le PIB a progressé de 3,1% au troisième trimestre, après les 2,5% et 1,6% réalisés respectivement au premier et deuxième trimestre. Par ailleurs, au terme des neuf premiers mois de l'année précédente, la demande extérieure en volume a enregistré globalement une baisse de 23,6% contre une baisse plus prononcée de 31,6% durant le premier semestre. Des incertitudes pourraient, toutefois, peser encore sur les perspectives de croissance durant les trimestres à venir. La reprise de la demande extérieure, en particulier celle adressée aux secteurs industriel et touristique nationaux, reste liée à l'ampleur et à la vitesse du redémarrage plus ou moins important de l'activité chez nos principaux partenaires commerciaux. La fin de l'effet des différentes mesures de «prime à la casse» qui avaient dopé le secteur automobile devrait, à cet égard, avoir des répercussions sur les exportations des industries mécaniques et électriques. Il est à signaler que la dynamique de la demande intérieure serait décisive pour d'autres secteurs, comme la construction et le commerce. En ce qui concerne l' inflation, les statistiques montrent que la poussée inflationniste qui a porté le glissement annuel des prix à la consommation de 3% au début de l'année 2009 à plus de 4% à la fin de l'été s'est, depuis, stabilisée. Ces pressions étaient essentiellement dues aux composantes alimentaires et à certains tarifs administrés. L'indice des prix expurgé de ces éléments a connu un repli de son rythme de croissance annuel dénotant une modération des pressions sous-jacentes qui devraient se matérialiser par une pause dans le processus inflationniste à venir. Dans le même ordre d'idée, l'inflation annuelle s'est affichée à 3,7% en 2009 et l'inflation héritée serait alors de 2,5% en 2010.
Vers la reprise de l'indice économique Après quatre trimestres consécutifs de contraction, l'indice de confiance des chefs d'entreprise s'est redressé au cours du deuxième et du troisième trimestre. C'est une reprise de l'indice qui résulte d'une meilleure perception des industriels nationaux par rapport à l'évolution de leur environnement extérieur direct et la demande étrangère. Toutefois, le niveau de l'indice atteint au troisième trimestre (94,5 points) reste encore au-dessous de sa moyenne de long terme (100 points). De ce fait, Il faut mettre en œuvre, après un suivi permanent de la situation économique à l'échelle mondiale, des mesures adéquates pour soutenir les PME notamment les industries exportatrices. De leur côté, les pouvoirs publics continuent à apporter leur appui aux entreprises en difficulté à travers le prolongement des mesures conjoncturelles.