Le dynamisme de l'économie tunisienne, enregistré ces derniers mois, s'est bel et bien poursuivi en décembre 2009. Un regard sur la synthèse mensuelle des données de la conjoncture économique pour le mois de décembre 2009, publié par l'Institut national de la statistique (INS), fait ressortir un rattrapage remarquable de l'économie nationale. Finis donc les mauvais jours, notamment pour nos exportations ? Apparemment oui. Les statistiques avancées par l'INS nous le promettent. Cela semble se préciser pour une économie nationale qui a retrouvé des taux de croissance relativement soutenus à partir du deuxième trimestre 2009, profitant d'une conjoncture mondiale moins défavorable. L'économie nationale se ressaisit peu à peu, une année environ après le déclenchement de la crise financière et économique mondiale. Faut il rappeler que l'économie réelle de la Tunisie a été relativement impactée. Les chiffres publiés par l'INS confirment une réactivité assez bonne dans tous les secteurs de l'économie. Une réactivité qui s'est authentifiée en ce mois de décembre. Que ce soit dans le secteur agricole, l'industrie, le tourisme, les exportations ou le démarrage de grands projets, l'ensemble des signaux sont au vert pour le tableau de bord de l'économie nationale. La lecture du rapport de l'INS montre que la valeur ajoutée non-agricole aurait augmenté, au troisième trimestre 2009, de 2,8% en glissement annuel, contre 1,2% au début de l'année. Ainsi, et compte tenu des effets favorables de la campagne agricole, le PIB aurait progressé de 3,1% au cours du troisième trimestre, après 2,5% et 1,6% réalisés respectivement au premier et deuxième trimestre. Par ailleurs, la synthèse avance : "les indicateurs disponibles actuellement pointent clairement une meilleure dynamique conjoncturelle au sein de l'économie nationale durant la seconde moitié de l'année 2009, en lien avec l'amélioration de l'environnement international. D'abord, l'évolution de l'indicateur mensuel de demande extérieure potentielle adressée à la Tunisie montre, qu'après avoir été inscrite en baisse à partir du début 2008 avec le ralentissement de l'activité au niveau international, l'indicateur s'affiche sur une tendance nettement plus favorable et en redressement continu depuis le printemps 2009 Au terme des neuf premiers mois de l'année en cours, la demande extérieure en volume enregistre globalement une baisse de 23,6% contre une baisse plus prononcée de 31,6% durant le premier semestre". Et la synthèse d'ajouter : "Des incertitudes pourraient, toutefois, peser encore sur les perspectives de croissance durant les trimestres à venir. La reprise de la demande extérieure, en particulier celle adressée aux secteurs industriel et touristique nationaux, reste liée à l'ampleur et à la vitesse du redémarrage plus ou moins important de l'activité chez nos principaux partenaires commerciaux. La fin de l'effet des différentes mesures de 'prime à la casse'' qui avaient dopé le secteur automobile devrait, à cet égard, avoir des répercussions sur les exportations des industries mécaniques et électriques. Il faut, enfin, souligner que la dynamique de la demande intérieure serait décisive pour d'autres secteurs, comme la construction et le commerce". Dans le chapitre inflation, le rapport souligne que la poussée inflationniste qui a porté le glissement annuel des prix à la consommation de 3% au début de l'année à plus de 4% à la fin de l'été s'est, depuis, stabilisée. "Ces pressions étaient essentiellement dues aux composantes alimentaires et à certains tarifs administrés. L'indice des prix expurgé de ces éléments a connu un repli de son rythme de croissance annuel dénotant une modération des pressions sous-jacentes qui devraient se matérialiser par une pause dans le processus inflationniste à venir. Le scénario de modération est, d'autre part, soutenu par la déflation en cours, depuis cet été, au niveau des prix manufacturiers à la production. Ce mouvement serait largement dû à la baisse des prix à l'importation, conjugué à un comportement de marge des producteurs soucieux de préserver leur compétitivité prix", a-t-il précisé. Une remarque de taille est avancée par le rapport. Sur l'ensemble de l'exercice en cours, l'inflation annuelle devrait s'afficher à 3,7% en 2009. L'inflation héritée en 2010 serait alors de 2,5%. Mais quid du redressement du sentiment économique dans l'industrie au cours du deuxième trimestre ? Le rapport ne s'attarde pas sur la réponse. "Après quatre trimestres consécutifs de contraction, l'indice de confiance des chefs d'entreprise s'est redressé au cours du deuxième et du troisième trimestres. Cette reprise de l'indice résulte d'une meilleure perception des industriels nationaux par rapport à l'évolution de leur environnement extérieur direct et la demande étrangère. Toutefois, ce rebond de l'indicateur ne traduit pas forcément un franc rétablissement de l'activité puisque le niveau de l'indice atteint au troisième trimestre (94,5 points) reste encore au-dessous de sa moyenne de long terme (100 points)", a-t-il souligné. Il faut dire que les pouvoirs publics se sont empressés de mettre en uvre, après un suivi permanent de la situation économique à l'échelle mondiale, des mesures adéquates afin de soutenir les PME notamment les industries exportatrices. Nonobstant une conjoncture internationale qui affiche des signes de convalescence, à en croire les instances économiques internationales, les pouvoirs publics continuent à apporter leur appui aux entreprises en difficultés à travers le prolongement des mesures conjoncturelles. En témoigne, le projet de loi, adopté par la Chambre des Députés et portant sur le prolongement de la mise en uvre de ces mesures jusqu'au 30 juin 2010. Walid Ahmed Ferchichi