Dans le cadre du renforcement des liens de coopération qui touchent les diverses activités économiques entre la Tunisie et la France, un accord de partenariat vient d'être conclu entre la SECADENORD (Société d'Exploitation du Canal et des Adductions des Eaux du Nord) et la SCP (Société du Canal de Provence). Il s'agit de deux sociétés qui gèrent deux canaux qui tout en ayant certaines ressemblances ont pourtant certaines différences et des spécificités. La Société d'Exploitation du Canal et des Adductions des Eaux du Nord est un établissement public à caractère industriel et commercial, doté de la personnalité civile et de l'autonomie financière. Elle est placée sous la tutelle du Ministère de l'Agriculture et des Ressources Hydrauliques. Cette société crée en 1984 a pour objet d'assurer le fonctionnement, la gestion, l'exploitation, l'entretien et la maintenance du Canal et des conduites d'adduction servant pour le transport des eaux des barrages de Sidi Salem, de l'lchkeul et de l'Extrême Nord vers les lieux de leur utilisation, desservis par les ouvrages mis à sa disposition et toutes les missions entrant dans le cadre de son activité et tendant à permettre la meilleure utilisation des eaux du nord. Elle procède à la répartition et à la vente des eaux aux différents organismes chargés de leur distribution aux utilisateurs. Le canal Mejerda-Cap Bon Le Canal Mejerda Cap-Bon a été conçu pour transporter annuellement 470 millions de m3 d'eau en provenance des barrages Sidi Salem, Joumine, Sajnene et Sidi El Barrek. Il fournit à partir des prises aménagées tout le long de son trajet de l'eau pour: - Les besoins en eau potable de la ville de Tunis, du Cap-Bon, du Sahel et de la ville de Sfax. - Les périmètres agricoles de M'ghira, Mornag et du Cap-Bon. - La recharge des nappes de Khlédia et du Cap-Bon. Le Canal a une longueur de 120,165 kilomètres. Il commence au barrage Laroussia et se termine à Belly. Le débit de départ est de 16 m/s et celui de l'extrémité est de 8,8 m3/s. Principaux ouvrages : Le Canal Mejerda Cap-Bon traverse des régions à topographie variable. A Cet effet, différents ouvrages ont été conçus. Le canal comprend notamment : - 107 Km de Canal. - 12 aqueducs totalisant une longueur de 3766 m environ - 2 tunnels de section revêtue en béton armé sous forme de fer à cheval, le premier à travers le Jebel Boukornine de longueur égale à 2846 m et le deuxième à travers le Jebel Mokhtar de longueur égale à 540 m . Prises d'eau : - 2 prises d'eau pour l'eau potable : la première pour la SONEDE Ghdir El Golla au point kilométrique 35,204 pour desservir en eau le grand Tunis et la deuxième à Belly au point kilométrique 120,165 pour desservir en eau le Cap-Bon, le Sahel et Sfax - Une prise d'eau pour l'irrigation des périmètres de M'ghira d'une superficie totale de 260 hectares - 5 prises d'eau pour l'irrigation de la plaine de Mornag et Khélidia d'une superficie totale de 4 700 hectares - 6 prises d'eau pour l'irrigation des périmètres du Cap-Bon à Soliman et Grombalia (6.055 ha), Lebna et Menzel Temime (697 ha), Korba (800 ha), Beni Khalled (510 ha) et Menzel Bouzelfa (2044 ha) soit un total de 10.106 hectares. - Recharge des nappes de Khelidia et Grombalia. Quant à la SCP, elle pour objet de Concourir au développement économique régional notamment par : - L'aménagement hydraulique en vue de l'irrigation et de l'alimentation en eau à usages domestiques, agricoles et industriels, - La mise en valeur agricole, - L'aménagement de l'espace rural. Elle gère, outre le Canal de Provence, d'autres aménagements hydrauliques. Tous les ouvrages gérés par la SCP sont une concession de l'Etat Français. Cette concession prend fin au cours de l'année 2038 durant laquelle tous les ouvrages concédés devraient être remis au propriétaire en très bon état de marche. L'accord conclu permettra à la SECADENORD de bénéficier de l'expérience d'un demi-siècle de gestion d'un patrimoine de concessions qui s'élève à près de 45000 millions de Dinars dont les ouvrages de transport consistent en : - 68 km de canaux principaux - 142 km de galeries et aqueducs - 595 km de canalisation d'adduction Les ouvrages de traitement de la SCP consistent en : - 17 stations de potabilisation - 3 usines de traitement Les revenus de la SCP proviennent : - Des recettes rurales pour l'irrigation agricole et non agricole - Des dessertes industrielles - Des dessertes urbaines - Les eaux à usage divers (protection incendie, golfs,..) - Vente de matériel d'irrigation aux agriculteurs. Le volume annuel d'eau exploitée s'élève à 236 millions de m3 (année 2008). La facture annuelle de l'énergie électrique s'élève à 33 million de dinars alors que les revenus provenant du fonctionnement des centrales électriques de la SCP s'élèvent à 1,3 million de dinars. Pour ce qui est de la SECADENORD, elle gère actuellement 370 millions de mètres cubes dont 223 Mm 3 pour l'irrigation de 55 600 ha et 144,6 Mm 3 pour desservir 3 500 000 Habitants. La SECADENORD gère 29 stations de pompage dont la puissance totale est de 155,288 MVA et consomme 60% du budget total en 2008 soit 7930 mille dinars contre 92 mille dinars ce qui représentait 16% du budget total en 1984. Ces accroissements sont dus à deux facteurs à savoir l'extension des unités hydrauliques exploitées et d'autre part au vieillissement des équipements. En 1984 la desserte de l'eau s'élevait à 42 millions de mètres cubes dont 16,6% allait vers l'irrigation de 11 mille hectares. En 1988 le volume d'eau desservi atteignait 115 millions de mètres cubes dont 35,4% était destiné à l'irrigation de 19 600 Ha. Cet accroissement n'a fait qu'évoluer au cours des ans avec la prise par la SECADENORD de nouvelles unités et complexes. En 2002 le volume d'eau desservi atteignait 299 millions de mètres cubes dont 53,4% allaient à l'irrigation de 51 100 ha. En 2008 le volume desservi atteignait 370 millions de mètres cubes pour l'irrigation de 55 600 ha. L'accord de partenariat conclu avec la SCP, tout en ouvrant la porte à un échange d'informations, d'expériences et de technologies de nature à améliorer la gestion et l'entretien des équipements de la SECADENORD, il va lui permettre de bénéficier d'un appui technique de l'institut Méditerranéen de l'Eau.