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Indice Global Entrepreneurship Monitor
Publié dans L'expert le 29 - 01 - 2010

Le rôle de la création d'entreprises dans le développement économique ne nécessite pas une démonstration ou une analyse économique. Ce qui nécessite réellement une mûre réflexion c'est comment attirer les gens vers l'investissement et l'instauration d'une vraie culture de l'entrepreneuriat. Mesurer le comportement des investisseurs et leurs craintes ainsi que leurs attentes nécessite aussi une réelle étude. C'est ce que cherche à faire l'indice du « Global Entrepreneurship Monitor (GEM) ». C'est un consortium de recherche dédié à la compréhension de la relation entre l'entrepreneuriat et le développement économique national. Il est basé sur plus de 180.000 entretiens menés entre Mai et Octobre dans 54 pays. La Tunisie vient d'être introduite au cours de l'année dernière dans cet indice. Les résultats pour 2009 viennent d'être publiés il y a quelques jours et comprennent plusieurs éléments qui peuvent faire comprendre les alentours de la culture entrepreneuriale en Tunisie et dans le Monde. Les rédacteurs du rapport se basent sur « des équipes nationales » qui collaborent avec eux. La nôtre est représentée par l'Institut des Hautes Etudes Commerciales de Sousse représenté par Faysal Mansouri et Lotfi Belkacem
La crise et l'entrepreneuriat dans le monde :
Le GEM se concentre sur trois objectifs principaux:
• Mesurer les différences dans le niveau de l'activité entrepreneuriale entre les pays
• Découvrir les facteurs qui déterminent les niveaux nationaux de l'activité entrepreneuriale
• Définir les politiques qui peuvent renforcer l'activité entrepreneuriale
Les données du GEM 2009 montrent que le ralentissement économique global réduit le nombre de personnes qui pensaient avoir de bonnes possibilités de créer une entreprise dans de nombreuses parties du monde. Sans surprise, l'activité des entreprises a diminué dans la plupart des pays du GEM en 2009, mais environ un tiers des pays étudiés ont montré une activité accrue.
La proportion des entrepreneurs ayant investi par nécessité parce qu'ils estimaient qu'ils n'avaient pas d'autre choix, a augmenté et les attitudes envers l'entrepreneuriat comme choix de carrière s'est amélioré dans la moitié des pays les plus riches de GEM. Le 11ème rapport de la série GEM se concentre sur l'impact de la récession sur l'entrepreneuriat et la mesure dans laquelle l'esprit d'entreprise peut contribuer à inverser une tendance économique à la baisse.
Les pays dans ce rapport sont regroupés en trois stades de développement économique tel que défini par le rapport sur la compétitivité mondiale du Forum économique mondial. Ce classement dans les phases de développement économique est basé sur le niveau du PIB par habitant et la mesure dans laquelle les pays sont exportateurs.
Plusieurs thèmes sont analysés dans ce rapport :
Attitudes Entrepreneuriales et les perceptions:
Les attitudes varient considérablement à propos de l'opportunité d'entreprendre et en faire une carrière. La connaissance de ces attitudes peut aider les décideurs à encourager l'entrepreneuriat. Par exemple, au Japon les médias donnent une attention particulière aux nouvelles affaires, mais l'entrepreneuriat n'est pas considéré comme un bon choix de carrière. Au Danemark, les entrepreneurs qui réussissent ont un statut élevé, mais reçoivent peu d'attention médiatique. La peur de l'échec semble freiner des gens qui ne voient plus d'opportunités pour
démarrer une entreprise tel que en Tunisie, au Japon, en Malaisie et en Arabie saoudite.

L'activité d'entreprendre :
L'une des principales mesures dans le GEM est « le stade du début d'une activité entrepreneuriale (TEA). La proportion des personnes qui sont impliquées dans la création d'entreprise ou les propriétaires-gérants d'entreprises nouvelles a connu une baisse en parallèle avec un développement économique.

Aspirations Entrepreneuriales
L'analyse des données GEM au cours d'une période de cinq ans confirme qu'un petit nombre de nouvelles entreprises, contribuent d'une part disproportionnée dans la création de nouveaux emplois. Environ 70% des nouvelles start-ups créent des emplois, mais seulement 14% devait permettre de créer 20 emplois nouveaux. GEM a également trouvé une relation négative claire entre la rigueur de la protection de l'emploi et le Taux de prévalence des adultes engagés dans la création d'entreprise. En d'autres termes, les pays ayant des niveaux élevés de protection de l'emploi ont également montré des taux plus bas de création d'entreprises qui s'attendent à générer de nouveaux emplois. 1ère raison : Les chefs d'entreprises confrontés à la protection de l'emploi, perçoivent cette situation comme un obstacle à la croissance de leurs entreprises. Deuxième raison : les personnes ayant un potentiel de haute aspiration de l'esprit d'entreprise voient l'emploi comme une option plus attrayante que démarrer leur propre entreprise.

Qualité des institutions connexes à l'entrepreneuriat:
Chaque année, le GEM enquête sur l'état des principales conditions pour l'entrepreneuriat en interviewant au moins 36 experts dans chaque pays. Les résultats peuvent aider les décideurs nationaux dans leurs efforts pour alléger les principaux goulets d'étranglement dans leurs tentatives de favoriser l'entrepreneuriat. En général, les experts dans les pays économiquement plus développés ont tendance à être plus positifs sur ces conditions. Cela correspond bien à la notion que les conditions d'entrepreneur sont relativement plus importantes dans les phases plus avancées de développement économique.

Impact du ralentissement économique 2009:
Le rapport 2009 fournit une analyse initiale de l'impact de la récession mondiale 2008-2009 sur l'entrepreneuriat. Dans les trois groupes de pays, plus de la moitié des entrepreneurs interrogés ont déclaré qu'il était plus difficile de démarrer une nouvelle entreprise en 2009 qu'en 2008.

Baisses de l'investissement informel dans les principales économies:
Les investisseurs informels sont des personnes physiques qui investissent leur propre argent dans l'entreprise et le projet de quelqu'un d'autre. Le taux d'investissement informel varie considérablement selon les pays. L'activité d'investissement Informel en 2009 a diminué dans la plupart des pays du G7, mais sur l'ensemble des pays, l'activité a été compensée par ceux dont l'activité a augmenté. On enregistre une baisse de l'activité de capital-risque au Royaume -Uni et en Europe, et la Chine. Un déclin marqué de l'activité de capital-risque dans les Etats-Unis a commencé au dernier trimestre de 2008, lorsque le financement a été en baisse de 39% par rapport au dernier trimestre de 2007. Globalement, en 2008, seuls 15.000 entreprises ont reçu un capital-risque de la part d'entreprises de financement dans les pays du GEM, comparativement à des dizaines de millions soutenues par l'investissement informel. Le marasme dans le capital-risque aux Etats-Unis s'est poursuivi à travers les trois premiers trimestres de 2009. En dehors des Etats-Unis, le capital-risque en Chine est en croissance rapide et semblait en passe de supplanter l'Europe dans les prochaines années en termes de fonds investi.


Positionnement de la Tunisie :
La culture entrepreneuriale figure parmi les éléments les plus difficilement mesurables en entrepreneuriat. Elle reflète un esprit, une attitude collective par rapport au monde des affaires. Comme déjà annoncé, c'est l'Institut des Hautes Etudes commerciales de Sousse qui est l'antenne de l'équipe du GEM en Tunisie, qui vient d'intégrer cette étude internationale au cours de cette année. Le projet en Tunisie est financé par le groupe GTZ. L'étude a concerné une population de 2000 personnes interviewées via le téléphone. Des enquêtes sur terrain ont même étaient réalisées par l'équipe tunisienne. Les résultats de cette étude sont très significatifs au niveau de l'environnement des affaires en Tunisie et la culture entrepreneuriale qui existe chez la population (18-64 ans). La Tunisie est classé parmi les pays considérés comme des économies bien gouvernées avec des pays comme l'Argentine, le Brésil, la Chine, la Russie, l'Afrique du Sud, la Roumanie,….

Attitudes entrepreneuriales et perceptions


Perception des opportunités
Perception des capacités
Peur de l'échec
Intentions entrepreneuriales
l'esprit d'entreprise
comme un choix de carrière
Les hautes qualités pour réussir une entreprise
Attention des médias pour l'esprit d'entreprise
Tunisie
15
40
34
54
87
94
70
Jordanie
44
57
39
25
81
84
70
Algérie
48
52
31
22
57
58
39
Saudi Arabia
69
73
49
34
80
89
78
Russie
17
24
52
2
60
63
42
Lebanon
54
77
21
22
85
79
65
La moyenne (sans considération du poids)
36
53
32
19
71
70
62


La lecture de ces résultats permet de dégager plusieurs conclusions :
15% des personnes interrogés pensent qu'il y a des opportunités d'entreprendre, et 24% estiment qu'ils ont des capacités d'entreprendre, mais 34% ont peur d'échouer dans leurs projets. 54% des interviewés ont des intentions entrepreneuriales, ce sont les personnes qui ont répondu positivement à la question: envisagez-vous de créer une entreprise dans les trois prochaines années. Plusieurs tunisiens sont fascinés par le monde des affaires et le domaine entrepreneurial et pensent y faire un choix de carrière. En effet, ils sont 87% à penser que l'esprit d'entreprise est un choix de carrière. 94% estiment qu'ils ont les qualités pour réussir un projet en Tunisie. Côté médias, 70% estiment que les médias portent une attention particulière à l'esprit d'entreprendre, ce qui revient à la couverture du monde des affaires et les projets qui réussissent.

Concernant l'investissement informel qui est défini par le rapport, comme étant l'investissement des personnes physiques dans l'entreprise et le projet de quelqu'un d'autre. Selon l'étude l'investissement informel est nécessaire pour le démarrage d'une entreprise. Il peut venir d'un ami, de la famille ou d'un étranger. Il est demandé aux interviewés s'ils ont investi de l'argent dans le projet de quelqu'un d'autre durant les 3 dernières années. En Tunisie, ils sont 6% à l'avoir fait ce qui positionne les tunisiens au dessus de la moyenne. Ce taux est de 9% aux Emirats Arabes Unis, 2% au Liban, 4% en Arabie saoudite, et 2% en Jordanie. Au top du classement on retrouve avec surprise, un pays comme l'Ouganda, avec un taux de 18.6%. Il est connu que les africains mutualisent entre eux pour monter des projets.

Le montant total de l'investissement informel dans un pays est estimée en utilisant le montant moyen investi, les taux de prévalence, et la population, en correction avec l'investissement réalisé durant les 3 dernières années. Pour comparer le potentiel de l'impact sur l'économie d'une nation, l'investissement informel est exprimé en pourcentage de son PIB (2008 valeurs). À 11,3% de son PIB, la Chine a le plus élevé des montants d'investissement structuré de tous les pays GEM en 2009. Cela concorde avec les résultats GEM pour la Chine en 2006 et 2007. Les Etats-Unis à 1,5% en tête des pays du G7, suivie par l'Italie (1,2%), France (0,8%), Allemagne (0,8%), Japon (0,7%) et au Royaume - Uni (0,4%). Russie et le Brésil à 0,1% ont le les montants les plus bas de tout l'investissement informel GEM. L'Investissement informel en pourcentage du PIB varie largement au sein de certaines régions et certains groupes de pays. Par exemple, entre les pays de l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient, il varie entre un maximum de 5,0% (Syrie) à un creux de 0,8% (Arabie Saoudite). Dans le sud et le centre de l'Amérique latine et les Caraïbes, elle varie de 1,8% (Uruguay) à 0,1% (Brésil). En Europe, la Bosnie - Herzégovine se distingue comme ayant un taux très élevé (10,3%), suivie par la Lettonie (3,3%), l'Islande (2,5%) et Croatie (2,3%), avec la Hongrie, la Norvège (0,6% chacun) et en Finlande (0,4%) au bas de la distribution. Ce taux est en Tunisie à 1.2% du PIB ce qui est très important et témoigne d'une réelle entraide pour la réalisation des projets. Ce taux est de 5% en Syrie, 4.6% en Algérie, et 0.9% au Liban.

Un autre indicateur développé par le groupe du GEM est le montant nécessaire pour débuter un projet. La Tunisie se situe à plus de 70% de la moyenne mondiale et classée dans le panel des pays dont les coûts d'investissement augmentent. La syrie est 317% supérieure à la moyenne mondiale, la Jordanie 100% supérieure, le Liban 40% supérieur tandis que l'Afrique du Sud est 40% inférieure à la moyenne.
Le rapport s'est intéressé aussi au climat des affaires dans les pays concernés. Pour la Tunisie, les éléments qui ont une appréciation positive sont surtout les lois nationales, les programmes du gouvernement, et l'infrastructure. Ceux qui ont eu une appréciation négative sont l'éducation et la recherche et développement.
Les tunisiens ont-ils une culture entrepreneuriale ? C'est sûr. Ils sont comme certains les appellent des « affairistes ». Mais passer de la culture et de l'idée d'investir à l'action, c'est une autre paire de manche. On a toujours peur d'échouer et on préfère un travail stable avec un salaire fixe c'est plus réconfortant. Les programmes de l'Etat pour aider les jeunes à créer leurs propres projets et s'installer pour leurs propres comptes sont énormes, mais la réticence chez les jeunes est aussi importante. Un poste dans la fonction publique, est préféré à une aventure dans un projet, qui pourrait échouer.
L'analyse de la culture entrepreneuriale en Tunisie nécessite une réflexion plus approfondie.


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