• La semaine de l'entrepreneuriat met l'accent sur la corrélation entre la promotion de l'emploi et la capacité à créer des entreprises - En marge des différentes activités qui se tiennent en Tunisie dans le cadre de la Semaine Internationale de l'Entrepreneuriat, l'Institut Arabe des Chefs d'Entreprises a abrité, hier, le forum des Jeunes Entrepreneurs Tunisiens, qui s'étale sur deux journées. La première journée, dont les travaux ont été ouverts par M. Mohamed Agrebi, ministre de la Formation Professionnelle et de l'Emploi, a pris plutôt l'allure d'une invitation, de par notamment de son intitulé « Réveille l'Entrepreneur en Toi ». Soit une invitation à tous les jeunes pour prendre l'initiative de créer leurs propres entreprises, et au lieu d'être demandeur d'emploi, ils en deviennent créateur et offreur. M. Abdelaziz Darghouth, président du Centre des Jeunes Dirigeants, institution organisatrice de tout l'événement a précisé que « les différents héritages restés dans les gênes des Tunisiens, hérités par des Phéniciens, des Arabo- Musulmans, les Andalous et les Ottomans, sont un avantage non négligeable. Mais le 21ème siècle nous impose de nouveaux efforts et une nouvelle culture plus innovante alliant technologie et audace ». L'audace dans l'acte d'entreprendre a été longuement présentée au cours de ce forum, par la présentation de témoignages de plusieurs jeunes entrepreneurs qui sont à la tête de nombreuses start- up tunisiennes qui se sont distinguées par leurs succès. Mais ces témoignages ne peuvent pas en réalité être l'arbre qui cache la forêt des difficultés rencontrés par les jeunes entrepreneurs, ni les difficultés imposées par le taux de chômage qui implique tout un chacun aujourd'hui en Tunisie. Sur ce sujet, M. Mohamed Agrebi, ministre de la Formation Professionnelle et de l'Emploi a bien souligné que « le secteur public a concentré son rôle axial dans l'investissement, la production et l'emploi au secteur privé. L'intervention de l'Etat dans le soutien du secteur privé pendant la crise financière, n'était que provisoire dans le seul objectif de promouvoir ce secteur privé ». Ceci est réconforté par le fait que la majorité des pays ont joint une économie de marché qui repose en premier lieu sur le développement de projets et un rythme de création d'entreprise de plus en plus élevé. D'ailleurs ce sont les PME qui assument entre les 50% et les 80% de l'ensemble des populations des pays industrialisés. Il s'agit là de PME pionnières dans les TIC et les nouvelles technologies en général. Les grandes entreprises, elles, se sont orientées vers l'externalisation de certaines activités qui ne sont plus « les cœurs de leurs métiers», ce qui a laissé une marge de manœuvre de plus en plus larges pour les PME, notamment celles innovantes. Mais est ce que c'est cella là notre réalité en Tunisie? Selon M. Agrebi « la promotion de l'emploi en Tunisie dépend de la capacité de créer des entreprises, dans l'objectif de doter le tissu industriel d'entreprises privées à fort contenu technologique. Notre économie nationale crée pas moins de 15 mille nouvelles entreprises par an, alors que le rythme des créations dans l'espace Européen est de 50 mille nouvelles entreprises, pour chaque 10 millions d'habitants ». Les dés alors jetés, et la balle est dans le camp des « jeunes et jeunes promoteurs », surtout que « la liberté d'investissement est désormais la règle, alors que l'autorisation est l'exception » ! Cette règle est épaulée par une stratégie en trois points, à savoir la généralisation de la culture d'entrepreneuriat chez les jeunes, la mise en place d'un cadre réglementaire pour le soutien des jeunes promoteurs ainsi que l'instauration d'un système efficient de financement capable d'encourager les jeunes à créer leurs propres entreprises. Quels impacts pour les programmes d'entrepreneuriat ? Ils ont été plusieurs programmes au cours des dernières années qui ont pour seul objectif la promotion de l'entrepreneuriat, dans l'objectif d'apaiser le poids des demandes d'emploi sur le secteur public, et assurer la création d'entités créées par des jeunes capables elles- mêmes de fournir de l'emploi pour d'autres. Selon M.Riadh Bouzaouch, universitaire, plusieurs constats sont à faire. Selon lui « la solution de promouvoir l'Entrepreneuriat provient essentiellement du décalage qualitatif et quantitatif entre offre et demande de compétences, pour une priorité principale, celle de l'insertion professionnelle des jeunes et qui a été renforcée par des réformes et des actions, dont notamment le système éducatif, la formation professionnelle, et l'industrie ». Mais pour atteindre la réussite escomptée, de nouvelles compétences sont exigées, et la promotion de l'esprit d'entreprendre est devenue d'une grande importance. Les résultats de ce qui a été fait tout au long des dernières années, notamment la dernière décennie qui a vu l'entrepreneuriat gagner de l'importance, ont été présentés par les résultats d'une enquête réalisées auprès de 2000 individus en 2009. Selon les résultats de cette enquête 15% pensent qu'il y a des opportunités pour entreprendre, 40% estiment qu'ils ont des capacités à entreprendre, 34% ont peur d'échouer dans leurs projets, alors que 54% des tunisiens interviewés ont des intentions entrepreneuriales. 87% pensent que créer sa propre entreprise est un bon choix de carrière, 94% estiment qu'ils ont les qualités pour réussir un projet et 70% estiment que les médias portent une attention particulière à l'esprit d'entreprendre. Les différents témoignages et interventions de ce Forum ont mené à une conclusion qui prône que l'entrepreneuriat dépend de différents facteurs, il s'agit de la volonté de la personne, l'environnement, notamment celui familial ainsi que l'environnement d'affaires en général. Certains ont même indiqué qu' « on ne peut commencer à parler d'une société entrepreneuriale qu'à partir du moment où on constate que les uns se réjouissent de la réussite des autres! ». Prions pour que cette semaine de l'entrepreneuriat soit un rendez- vous susceptible d'enraciner cette culture de l'entrepreneuriat dans nos murs.