Situé au carrefour de l'Europe, du monde arabe et de l'Afrique, la Tunisie a toujours fait le choix de l'ouverture et de la tolérance. La Tunisie s'est imposée au cours des décennies passées comme une destination touristique privilégiée et un partenaire de qualité dans divers secteurs industriels (textile, confection notamment le haut de gamme, industries mécaniques et électroniques, équipements automobile, etc.) La Tunisie a profité de la multiplication des délocalisations effectuées par les sociétés européennes. En effet, bien que l'Asie du Sud Est soit devenue une destination de délocalisation très recherchée, les sociétés européennes ont plutôt jeté un coup d'œil plus près de chez elle et ont délocalisé en Europe de l'Est, au Moyen-Orient et en Afrique de Nord. L'anglais n'étant pas une priorité absolue, l'emplacement de la Tunisie, qui se trouve dans la même zone horaire que l'Europe et à deux heures d'avion de nombreuses capitales européennes, a su attirer plusieurs entreprises. Les sociétés nord-américaines sont certes encore responsables d'environ 70% des dépenses à l'étranger, selon un rapport récent de la société américaine de conseils « AT Kearney » intitulé « The Shifting Geography of Offshoring: The 2009 AT Kearney Global Services Location». Etant donné le ralentissement économique mondial, le coût compétitif de la main-d'œuvre tunisienne et l'infrastructure développée du pays sont de plus en plus attrayants. Ces avantages commerciaux ont été renforcés par un cadre législatif favorable qui a, entre autres, facilité la tâche à une série de zones industrielles dans le domaine des technologies de l'information. Elgazala, pôle de la technologie du pays, qui se trouve en périphérie de Tunis, est un exemple du succès de cette politique. Dans ce site inauguré en 1999 qui abrite plus de 80 sociétés, dont Ericsson, Alcatel-Lucent et Microsoft, la demande est si élevée qu'on ajoute 36 hectares au 65 déjà existants. Deux autres parcs, à Sousse et à Sfax, s'étendent également, ce qui fait 100,000 mètres carrés supplémentaires au total. Selon le FEM, le rang de la Tunisie en matière de préparation aux TIC est même plus élevé que celui de son rang général. Par ailleurs, en termes de priorités accordées aux TIC par le gouvernement, la Tunisie est arrivée 8e… Cette expansion renforcera la position du secteur sur le marché de plus en plus compétitif des délocalisation . La Tunisie troisième destination de délocalisations française Par ailleurs, selon une étude de la Direction générale du Trésor et de la politique économique, rapportée par le journal français « La Voix Du Nord », la Tunisie a été désignée comme étant la troisième destination de délocalisations française, après la Chine (30%), le Brésil et ex-aequo avec le Maroc avec 8% chacun. La république Tchèque avec 6%, puis l'Inde 5%, et la Pologne (5%) ont complété le podium. La Direction a noté qu'en moyenne 13 500 emplois industriels français ont été délocalisés chaque année entre 1995 et 2001, un chiffre qui passe à 15 000 par an entre 2000 et 2003. La fourchette de 10 à 20 % s'explique par des méthodes de calcul différentes. Selon ces travaux, les pays développés ont représenté la majorité des destinations de délocalisation, soit 53 % des emplois industriels détruits en France pendant la période, ce qui correspond davantage à une logique de restructuration qu'à une logique de réduction des coûts. Les délocalisations vers des pays à bas salaires (environ 6 400 emplois par an) ont représenté 6 % des pertes d'emplois industriels sur la période 1995-2001. Sur une période plus récente (2000-2003), la destination des délocalisations s'est modifiée au profit de pays à bas salaires. Par ailleurs, près de deux millions d'emplois ont disparu dans l'industrie en trente ans, selon les pouvoirs publics, dont 20 à 25 % ont été transférés à des sociétés de services offrant des conditions moins favorables aux salariés. Le phénomène est commun à l'ensemble des économies développées, mais s'est renforcé dans la dernière décennie sur fond d'accélération des destructions d'emplois imputables à la concurrence étrangère. Il s'explique par la concurrence étrangère et les délocalisations, les gains de productivité (plus de machines, moins de main-d'oeuvre) et les externalisations.