Selon une étude de la Direction générale du Trésor et de la politique économique, rapportée par le journal français La Voix Du Nord, la Tunisie a été désignée comme étant la troisième destination de délocalisations française, après la Chine (30%), le Brésil et ex-aequo avec le Maroc avec 8% chacun. La république Tchèque avec 6%, puis l'Inde 5%, et la Pologne (5%) ont complété le podium. La Direction a noté qu'en moyenne 13 500 emplois industriels français ont été délocalisés chaque année entre 1995 et 2001, un chiffre qui passe à 15 000 par an entre 2000 et 2003. La fourchette de 10 à 20 % s'explique par des méthodes de calcul différentes. Selon ces travaux, les pays développés ont représenté la majorité des destinations de délocalisation, soit 53 % des emplois industriels détruits en France pendant la période, ce qui correspond davantage à une logique de restructuration qu'à une logique de réduction des coûts. Les délocalisations vers des pays à bas salaires (environ 6 400 emplois par an) ont représenté 6 % des pertes d'emplois industriels sur la période 1995-2001. Sur une période plus récente (2000-2003), la destination des délocalisations s'est modifiée au profit de pays à bas salaires. Par ailleurs, près de deux millions d'emplois ont disparu dans l'industrie en trente ans, selon les pouvoirs publics, dont 20 à 25 % ont été transférés à des sociétés de services offrant des conditions moins favorables aux salariés. Le phénomène est commun à l'ensemble des économies développées, mais s'est renforcé dans la dernière décennie sur fond d'accélération des destructions d'emplois imputables à la concurrence étrangère. Il s'explique par la concurrence étrangère et les délocalisations, les gains de productivité (plus de machines, moins de main-d'oeuvre) et les externalisations.