Le Temps-Agences – Au cours de sa séance annuelle de questions-réponses avec la population le Premier ministre russe n'a annoncé aucune mesure pour endiguer la violente montée du racisme en Russie à l'encontre notamment des Caucasiens. Le Premier ministre Vladimir Poutine est resté vague sur la lutte contre la montée des groupes racistes en Russie, quelques jours après des manifestations violentes à Moscou et des meurtres à caractère xénophobe. Alors que Moscou a connu le week-end dernier des scènes spectaculaires, avec 6000 ultranationalistes scandant sous les fenêtres du Kremlin des slogans racistes et xénophobes, certains faisant le salut nazi, Poutine n'a annoncé hier aucun plan d'envergure concernant la montée de ce phénomène inquiétant. «Il faut réprimer durement toute manifestation d'extrémisme, d'où qu'elle vienne», a-t-il simplement déclaré en réponse à une question sur les violences des derniers jours à Moscou et d'autres villes du pays entre jeunes Russes nationalistes et Caucasiens. «La Russie a été constituée dès le départ comme un Etat multiconfessionnel et multiethnique», a répondu le Premier ministre russe à une femme d'origine caucasienne qui lui disait avoir peur de sortir de chez elle après les manifestations violentes du week-end dernier à Moscou. Poutine n'a pas précisé de quelle manière les autorités entendaient réagir face à ces violences qui ont révélé au grand jour l'ampleur du problème dans les grandes villes russes, à commencer par Moscou. Il ne s'est pas particulièrement étendu sur le sujet, au cours de son intervention de près de quatre heures et demie, et n'a annoncé aucune mesure spécifique comme par exemple l'éventuelle interdiction de mouvements racistes qui appellent ouvertement à se débarrasser des non-Russes, à commencer par les ressortissants du Caucase et d'Asie centrale, musulmans pour l'essentiel. Le président Dmitri Medvedev avait de son côté parlé lundi de «pogroms», après les affrontements du week-end à Moscou. Le grand mufti de Russie, Ravil Gaïnoutdine, dans une déclaration d'une rare dureté, avait dénoncé une dérive «anti-islamique» et exhorté les autorités à enrayer la montée de la xénophobie. Dimanche, un ressortissant du Kirghizstan (Asie centrale) a été tué à Moscou par des jeunes proches de la mouvance ultranationaliste. Un adolescent de 14 ans figure parmi les personnes arrêtées et soupçonnées du meurtre.