Le 7 mai courant, la Grande-Bretagne aura selon toute probabilité un nouveau Premier ministre. L'actuel chef du gouvernement, le travailliste Gordon Brown laissera la place, au 10, Downing Street au chef de l'opposition conservatrice, David Cameron, lequel a déjà promis, fort des faveurs des sondages, «un nouveau départ» après 13 ans de règne du Labour, dont dix sous Tony Blair. Pendant plusieurs mois, l'incertitude avait prévalu dans la sphère politique britannique entre les deux postulants. Incertitude aggravée par la montée en puissance d'un troisième larron, le libéral démocrate Nick Clegg, venu contre toute attente bouleverser la répartition des cartes, mais sans mettre en vrai péril les chances du chef du Labour. Au terme des deux premiers débats télévisés, ce dernier a pu se maintenir à une position assez intéressante, quoique légèrement battu en brèche par les sondages. C'est que Gordon Brown escomptait renverser la vapeur à l'issue du troisième débat qui, consacré à la situation économique, pouvait lui valoir un report de voix en sa faveur, lui qui pouvait compter sur un argument de taille du fait de sa connaissance des rouages économiques. N'avait-il pas contribué fortement à ce que le Royaume-Uni se sorte de la récession mondiale et prenne fermement le chemin de la relance, à coup de bonnes décisions, notamment au niveau de l'emploi? Mais, rien n'y fit! Même pas l'appel de Tony Blair à la rescousse pour repartir à l'offensive. Le soutien de ce dernier n'a pas opéré le miracle escompté. C'est que Blair, lui-même, n'était pas, au cours de son long mandat, sans reproche, ayant collé ses pas sur un grand perdant au niveau de l'Histoire, George W. Bush. La dynamique de la victoire pour David Cameron semble inéluctablement enclenchée, mais l'incertitude n'est que reportée. Car il faudrait que le chef des conservateurs fasse les yeux doux à Clegg qui monnaiera fortement, selon toute vraisemblance, son éventuelle coopération dans la conduite du char de l'Etat britannique.