Afin de consolider cette perception, la deuxième conférence nationale de la gouvernance d'entreprise a été tenue, hier, à la Maison de l'Entreprise sous la présidence de M.Ridha Chalghoum, ministre des Finances. La conférence avait pour thème « Quelles incitations pour quelle transparence ? ». M.Ridha Chalghoum a mis l'accent, lors de son allocution, sur la conjoncture économique actuelle et les difficultés auxquelles font face les entreprises nationales notamment avec une concurrence féroce sur les deux niveaux local et extérieur. Ainsi, le ministre a mis en exergue les paris en matière de production et de marketing. En effet, le développement de l'environnement des entreprises et le renforcement de leurs assises sont deux éléments nécessaires pour sauver la mise. Toutefois, la gestion efficace, l'application des normes de transparence et la bonne gouvernance restent la première raison de la pérennité de l'entreprise. En outre, M.Chalghoum a insisté sur le rôle du contrôle interne qui est à même de guider toute entreprise vers la bonne gérance et d'éviter les différents périls qui pourraient constituer des obstacles à la croissance de l'entreprise. Dans ce cadre, la convergence des efforts vise, en permanence, à offrir aux entreprises les conditions favorables leur facilitant le financement en vue de les structurer et augmenter leur productivité. Notons que, dernièrement, l'Etat a promulgué un nouveau décret encourageant les entreprises à être cotées en bourse en consentant une baisse des impôts de 30% à 20%. Par ailleurs, le ministre des Finances a considéré que l'équité fiscale ne s'établera qu'à travers la transparence. Par conséquent, les incitations fiscales ont une grande valeur en vue de pousser l'entreprise à adopter la transparence. Citons à titre d'exemple le programme présidentiel qui a généralisé un abattement fiscal de 20% au profit des petites entreprises qui adhérent aux centres de gestion intégrée. Les intervenants se sont penchés sur le rôle de la transparence, la bonne gouvernance et l'effet du système fiscal sur la transparence et la bonne gouvernance. Dans ce cadre, M.Rejab Elloumi, membre de la Compagnie des Comptables de Tunisie a dit en substance : « certes l'administration fiscale ne cesse de faire évoluer notre système fiscal d'une année à l'autre. Mais une transparence ne pourrait être totale dans un système qui compte actuellement plus de 362.000 entreprises. Malgré toutes les mesures prises pour maîtriser ce nombre qui ne cesse d'augmenter, on reste perplexe quant à l'efficacité de ces mesures. A mon avis, l'administration doit se pencher sur le vrai problème qui n'est autre que la révision du code de la TVA en vue de combattre le secteur informel et la concurrence déloyale qui nuit à notre économie et surtout aux entreprises transparentes, de clarifier l'ambiguïté qui existe dans les textes juridiques et assurer la recette fiscale par des taux équilibrés… » Dans la même optique, le représentant des douanes tunisiennes a indiqué que suite aux directives présidentielles les douanes tunisiennes ont pris certaines mesures afin de renforcer la transparence telles que le respect des règles éthiques, la simplification des procédures conformément aux conventions internationales et l'automatisation et l'informatisation ainsi que la mise en place d'un système des risques se basant sur un système informatisé utilisant la gestion et l'analyse du risque pour identifier les cargaisons à risque élevé en vue de les soumettre au contrôle physique et libérer le reste… La transparence est un aspect ambigu nécessitant une grande responsabilité et une vigilance permanente, mais les efforts des seules entreprises ne suffisent pas à concrétiser cette transparnce. L'Etat est appelé pour sa part à renforcer les avantages fiscaux en vue de fermer la porte devant les tricheurs.