Le Très-Haut dit: «Ô vous qui croyez. Le jeûne vous est prescrit comme il a été prescrit aux générations qui vous ont précédés. Peut-être craindrez-vous Dieu ainsi. Jeûnez durant des jours comptés». Le jeûne implique, comme on le sait, l'absence d'absorption d'aliments, qu'ils soient liquides ou solides, ainsi que l'interdiction de relations charnelles entre époux. C'est le but matériel du jeûne. C'est-à-dire préparer le croyant à maîtriser son corps, à dominer ses passions. C'est une école de la volonté, du dévouement. L'homme y apprend à refreiner tout penchant vers la colère ou la provocation. Il y apprend à consolider la part angélique qu'il y a en lui. La dimension de la noblesse et la disposition à la sérénité illuminent son comportement. Le corps et l'âme ainsi purifiés des tourments des désirs, des caprices, des désespoirs, débarrassés des instincts les plus basiques de l'être vivant, prennent du recul par rapport aux tentations de la consommation à outrance, des dépenses excessives, des folies d'argent comme on peut malheureusement le constater chez nombre de nos concitoyens en ce mois saint. En forçant son corps à accepter les contraintes du jeûne, on découvre la sensation de la faim chez ceux qui souffrent de la pauvreté. Du coup, se dresse devant nous plus impérieux que jamais le devoir de charité envers notre prochain nécessiteux, le devoir de solidarité tel que nous y invite l'Artisan du Changement. Tout cela nous amène, en obéissant au Créateur et en forçant notre cœur à l'humilité, à accéder à la haute spiritualité, c'est-à-dire à faire le bien, à éviter le mal et à plaire à Dieu en nous ouvrant à son prochain, en comprenant sa souffrance et en bannissant tout recours à la violence, au fanatisme, à toutes les formes d'extrémismes. S'élever au rang des anges: tel doit être l'objectif majeur du croyant en ce mois béni.