A quelques jours de la fin du ramadan, les familles s'affairent à préparer la fête de l'Aïd al-Fitr. Une ambiance fiévreuse s'est emparée des villes, tandis que les gens se précipitent pour faire leurs achats pour l'Aïd al-Fitr. Bien que les gens soient heureux, l'achat de cadeaux pour les amis et la famille, et les dépenses de nourriture supplémentaires, grèvent les budgets familiaux… .mais, malgré la hausse des prix, les Tunisiens persistent à maintenir les traditions de l'Aïd. Les embouteillages de fin de Ramadan ne se limitent pas aux magasins de vêtements. Les magasins de friandises regorgent eux aussi de clients venus pour acheter autant de bonbons et de pâtisseries qu'ils le peuvent, pour garnir leurs tables le jour de l'Aïd. Les dépenses se succèdent cette année : des vacances d'été, aux repas du Ramadan, aux nouveaux vêtements pour l'Aïd et aux fournitures scolaires... Du fait de ce calendrier, les Tunisiens n'arrêtent plus de consommer et de dépenser. A la recherche de vêtements pour leurs enfants « Si la fin du ramadan est un soulagement, les dépenses de l'Aïd emportent avec elles les dernières ressources amassées tout au long de l'année. Pouvez-vous vous passer de vêtements neufs pour les enfants ? », demande une employée d'entreprise, âgée de 50 ans et mère de quatre enfants. « Je pense que ce panier sera le dernier rempli d'autant de choses », affirme un fonctionnaire, près du marché central de la capitale. « Désormais, les dépenses de friandises et de vêtements de l'Aïd viennent en tête de ma liste ». Ces deux derniers jours, les encombrements ont atteint leur comble devant les magasins de prêt-à-porter pour enfants. Les familles tunisiennes de toutes origines sociales sont habituées à célébrer l'Aïd al-Fitr avec des vêtements neufs et des friandises achetées ou confectionnées à la maison, qui sont destinées aux visiteurs. Pour les classes moyennes ?… Bien que le marché Moncef Bey de Tunis serve avant tout des clients à faible revenu, ses rues n'en sont pas moins encombrées que la rue Habib Bourguiba et les rues adjacentes, comme la rue Charles De Gaulle, la rue de Hollande, ou la rue d'Espagne, où les rayons sont remplis de vêtements pour enfants. Toutefois, le marché Moncef Bey s'adresse plus à ceux qui ne peuvent s'offrir le luxe de payer les prix affichés dans les grandes artères de la capitale ou dans les banlieues huppées, où les prix des vêtements pour garçons et filles vont de 150 à parfois même 300 dinars. « Moncef Bey nous a été donné comme un cadeau du ciel…, ici, les prix sont raisonnables pour nous », explique Mohamed Kadri, père de deux enfants . « Nous trouvons parfois des vendeurs sympathiques qui nous consentent des remises intéressantes ». « Les dépenses du Ramadan, qui coïncidait cette année avec le début de l'année scolaire, ne nous ont pas laissé d'autre choix que de venir sur ce marché populaire pour ne pas priver nos enfants de la joie de l'Aïd. C'est leur Aïd, mon frère », ajoute-t-il. Ce marché, situé dans les faubourgs de la capitale, propose toutes sortes de vêtements, d'appareils électriques et autres produits importés de Chine et de Corée. On peut y trouver toutes les marques de chaussures de sport, des parfums, des téléviseurs, des téléphones et des vêtements pour hommes et femmes, mais la plupart sont des contrefaçons, proposées à des prix défiant toute concurrence. La pratique plus traditionnelle de la préparation de ces pâtisseries à domicile a cédé du terrain pour tout un tas de raisons, dont la plus importante est le manque de temps et d'expérience des femmes. La préparation d'un plateau de « ghraiba », par exemple, demande une grande habitude, et un plat de « maqroudh » exige un travail long, ardu et beaucoup de patience… .