Les Tunisiens n'ont pas encore bouclé la rubrique rentrée scolaire qu'ils s'attaquent à la facture de l'Aïd El Fitr. Une saignée ! Les Tunisiens ne comptent pas pour se régaler et cajoler les petits. Prêt-à-porter et gâteaux de l'Aïd sont à l'ordre du jour. Les boutiques de vêtements côté Rue Jamel Abdennaceur, Charles de Gaulle ou la Galerie Palmarium accueillent les retardataires qui se précipitent pour boucler les dernières courses. Toutefois, le souk «Moncef-Bey» reste incontournable. «C'est un cadeau du ciel», avoue Hédi Gritli, père de deux enfants, rencontré à la sortie du Palmarium. Certes, on peut y trouver plusieurs marques de chaussures de sport et de vêtements, mais bonjour la contrefaçon. Les embouteillages ne se limitent plus aux magasins de vêtements. Les pâtisseries regorgent de clients venus s'approvisionner autant qu'ils le peuvent en gâteaux très haute densité sucrière. «Les dépenses de l'Aïd emportent les dernières ressources», soupire un fonctionnaire, environ la cinquantaine et père de quatre enfants, à la sortie d'une pâtisserie installée à l'avenue Taïeb Mhiri. Offre variée Ces dernières années, certaines spécialités libanaises ont «écrasé» nos spécialités et fait la fortune de quelques familles. Mais le makroudh dit turc est semble-t-il la "star" de la saison, selon une cliente d'une pâtisserie côté Belvédère. Autre variété, cette fois marocaine, les cigares de ghraïba caramélisées et saupoudrées de fruits secs ou de graines de sésame, fait de la concurrence à nos ghraïbas. Mais les classiques mchémem, les gannariya ainsi que les boulettes pistache garnies de pignons, très décorés pour allécher les clients, restent très prisés et pas uniquement à l'occasion de l'Aïd. Toutefois, bien que les offres soient variées, le choix demeure quasi rituel : baklawa, kaâk warqa et ghraïba homs. Gourmandises, habits et autres apparats, l'Aïd est plus beau quand la météo ne gâte pas la fête. Selon le site officiel de Tunisie météo, les trois prochains jours seront très ensoleillés, avec des thermomètres pouvant atteindre 33°. Attention jouets L'Aïd el Fitr est peut-être la fête des enfants, mahba et cadeaux aidant, mais ce moment de joie peut parfois s'avérer risqué car certains jouets sont dangereux et peuvent handicaper les enfants à vie. Les parents doivent assumer leur responsabilité car les enfants ne sont pas conscients des risques liés aux pétards et autres feux d'artifice. Les responsables du secteur du commerce de Tunis affirment que plus de 150.000 jouets sont saisis chaque année parce qu'ils contiennent des substances dangereuses ou présentent des défauts de fabrication (arêtes tranchantes). Les ministères de l'Intérieur, du Développement local, des Finances, du Commerce et de la Santé avaient publié en juin 2003 un communiqué commun interdisant l'importation, le stockage et la commercialisation des feux d'artifice, de pétards, de jouets à tirer de petites balles, des fléchettes ou des liquides. Le ministère de l'Intérieur avait prévu des sanctions conformément aux dispositions de la législation sur la protection des consommateurs. Malgré ces mesures, à l'approche de chaque Aïd, des jouets et munitions dangereux sont exposés à la vente. Nous voulons bien croire que toutes ces marchandises commercialisées sont passées par les vérifications d'usage. Pourtant, à bien observer, des jouets sont truffés de défauts de fabrication et présentent un sérieux danger. A l'instar de ces piles dont l'acide est nocif à la santé et à l'environnement, de ces piles-boutons faciles à avaler ...Bref toute une pacotille dont la durée de vie ne dépasse généralement pas les 12 heures, dans le meilleur des cas... Alors pourquoi la commercialiser, pourquoi l'acheter ? Pourquoi saigner davantage la bourse familiale.