Il est rare que la tenue annuelle de l'Assemblée générale de l'ONU ne soit pas marquée par une ou deux informations qui font l'événement et impriment une nouvelle orientation dans le cours des choses et même, peut-être, au cours de l'Histoire. Ainsi, le président américain Barack Obama devait déclarer à ses pairs rassemblés en un aréopage impressionnant qu'ils pourraient accueillir d'ici un an un nouveau membre (la Palestine) s'ils appuient ses efforts de paix au Proche-Orient. Le monde, sidéré, n'en a pas cru ses oreilles. Un conflit vieux de plus d'une soixantaine d'années, un des plus longs dans les annales de l'Histoire susceptible d'être réglé en une année, voilà qui fait rêver. Après tout pourquoi pas? Cette région du monde qui boit le calice jusqu'à la lie n'est-elle pas une terre de miracle, du moins d'après ce qu'en disent les Ecritures saintes, qu'elles soient juives, chrétiennes ou musulmanes? L'actuel feuilleton consacré au prophète Youssef n'est-il pas en train de nous convaincre du bien-fondé de cette «vérité». Quoi qu'il en soit, voilà le locataire de la Maison-Blanche peut-être promis à occuper une loge dans l'Eden. Car, à franchement parler, on ne voit pas par quel tour de passe-passe il pourrait réaliser la performance rêvée. Maintes personnalités d'envergure s'y étaient essayées sans un quelconque résultat probant. Et le challenge envisagé est d'autant plus insurmontable que Obama a en face de lui un homme, Netanyahu, qui appartient à cette race de politiciens prêts à commettre les pires forfaits et les plus graves atteintes à la dignité de l'humanité pourvu qu'ils aient le derrière bien arrimé au pouvoir. En plus lui faire sortir de la boite crânienne cette idée machiavélique de la judaïté d'Israël (idée refusée catégoriquement et à juste titre par les Palestiniens) relève de l'utopie. Et d'ailleurs, le refus d'un moratoire concernant le gel de la colonisation le montre. N'empêche, il faut garder espoir. Obama semble ne pas vouloir lâcher prise. L'autre information qui a provoqué une onde de satisfaction chez tous ceux qui sont épris de paix et de justice, c'est l'impartialité de l'enquête onusienne affirmant qu'Israël avait outrepassé ses droits en attaquant une flottille d'ordre humanitaire à destinatoire de Gaza. Le rapport rendu public la semaine dernière affirme qu'il y a «des preuves claires permettant d'appuyer des poursuites contre Israël pour crimes incluant l'homicide intentionnel et la torture». Cette condamnation fera date. Jamais l'Etat hébreu n'a été aussi explicitement désigné du doigt dans le registre des forfaitures! Même le rapport Goldstone qui n'a pas été tendre, il faut le reconnaître, avec Israël, a tenu à atténuer la virulence de son jugement en associant le Hamas au dossier de la condamnation. C'est dire qu'une grave épine vient d'être retirée du pied d'Erdogan qui doit savourer en son for intérieur ce grand succès, qui succède d'ailleurs à son triomphe dans le référendum pour la réforme de la Constitution.