M. Ariel Delouya, ambassadeur du Canada en Tunisie a donné hier une conférence de presse au siège de la nouvelle chancellerie, sise au Lac. Cette conférence a été l'occasion pour Monsieur l'Ambassadeur de commenter les relations canado-tunisiennes dans cette phase de transition démocratique, mais aussi l'actualité qui sévit en ce moment dans le monde arabe. C'est donc dans de locaux flambants neufs que Son Excellence Ariel Dalouya a reçu le corps de la presse nationale. L'ambassade, 100% made in Tunisia, est ouverte depuis neuf jours seulement et figure, selon les propos de Monsieur l'Ambassadeur, parmi les cinq plus belles ambassades dont disposent le gouvernement canadien dans le monde. A cet égard, il n'a pas manqué de se réjouir de cette ouverture au moment où la Tunisie retrouve sa dignité et sa fierté. Commentant la vaillante révolution du peuple tunisien, il n'a pas manqué de souligner que pour un diplomate, c'est un privilège de vivre de près la transformation d'un pays, car cela peut constituer une occasion unique tout au long de sa carrière. Rejoignant les autres partenaires de la Tunisie, il ajoute que c'est un monde nouveau qui s'ouvre pour tout le monde. Toujours à propos de la révolution, il précise qu'il a élaboré une liste de gens de l'ancien régime qui, selon lui, méritaient une attention particulière s'ils essayaient de se rendre au Canada au lendemain du 14 janvier. Cette liste s'est étendue à environ cent personnes. A propos de Belhassen Trabelsi, le diplomate s'est refusé de tout commentaire allant en ce sens car la loi canadienne ne le permet pas, selon ses propos.
Les récents évènements Les élections anticipées organisées au Canada, ayant vu la réélection de M. Harper, n'ont pas permis au gouvernement canadien de suivre de près une phase de la transition en cours en Tunisie. 8 millions 600 mille dollars canadiens ont tout de même été débloqués pour essayer d'appuyer les divers organismes (HCR, OIM, Croissant rouge…) en vue d'essayer d'appuyer la Tunisie et les pays limitrophes, notamment au niveau des frontières. L'ambassadeur s'est aussi félicité de la promulgation, fin mars, d'une loi qui vise le blocage d'avoirs douteux, ceci suite au vaste mouvement qui est né en Tunisie. Au sujet de l'actualité, l'ambassadeur espère que la Tunisie saura tirer profit du G8 auquel elle est invitée. Il ajoute que, sur le plan bilatéral, il a reçu deux missions canadiennes, parmi lesquelles l'une de tunisiens naturalisés canadiens, afin de repérer de quelle manière ils peuvent accompagner le processus en cours, et aussi trouver des créneaux intéressants d'investissement, surtout quand on peut le faire sans craindre des manières mafieuses.
Emigration M. Ariel Dafouya s'est aussi félicité du fait que de plus en plus d'étudiants choisissent le Canada pour les études supérieures. Et, d'après les feed back qu'il reçoit, ce choix est favorisé par la qualité de la formation et de vie, mais aussi parce qu'au Canada, les gens se sentent mieux accueillis qu'ailleurs. Pour renchérir cela, il précise que le Canada favorise le mérite, et se fiche de pas mal de «choses». Il tient également à dire que le Canada n'a pas de quota et octrois des visas sur la base de critères bien précis. Aussi, il met en garde contre ces agences qui prétendent représenter des organismes canadiens en vue de l'immigration. Selon lui, ces agences servent beaucoup plus à remplir des formulaires et fiches et de les soumettre en nos noms. Il n'est donc aucunement nécessaire d'y recourir, du moins pour certains, car tout est disponible sur des sites web pour tout ce qui concerne l'immigration. De ce fait, les agences ne servent vraiment pas à grand-chose.
Investissement Répondant à la question du journal «l'Expert» relative aux investissements canadiens en Tunisie, Monsieur l'Ambassadeur reconnait que ces derniers sont restreints, mais cela devrait connaître un peu plus d'élan l'année prochaine. Néanmoins, 1 milliard de dollars canadiens sont investis dans le secteur des hydrocarbures, plaçant le Canada en deuxième position dans ce secteur après les Britanniques. De plus, 250 millions de dollars canadiens ont été investis en 2010, et un grand projet a été lancé en novembre dernier dans la région de Sousse.