La complémentarité des ces trois aspects recherche, innovation, entreprise est le gage de tout partenariat solide entre le monde des entreprises et la sphère universitaire et académique. Chaque aspect étant bien le stimulateur et le garant du succès de l'autre, tout déséquilibre dans cette relation tripartite causerait certes des dysfonctionnements au niveau de la synergie recherchée. Une synergie autour de laquelle se situent les enjeux éminents de compétitivité et d'emploi. De ce fait, les mêmes aspects, « recherche, innovation, entreprise », ont également formé un thème très bien choisi pour un séminaire, tenu, hier, à l'Espace des conférences du Pôle El-Ghazala des Technologies de la Communication, à l'initiative de El-Ghazala Technopark et de l'Institut français de coopération, en collaboration avec l'Ecole supérieure des communication de Tunis. Cet évènement important, placé sous le patronage de M. le ministre des Technologies de la communication, de M. l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Technologie, et de Son Excellence M. l'ambassadeur de France en Tunisie, est essentiellement destiné aux chefs d'entreprise, institutions et structures d'appui et de développement, universitaires, chercheurs et étudiants.
A cet effet, les réformes du dispositif de recherche engagées dans des pays comme la Tunisie et la France prescrivent, aujourd'hui plus que jamais, le rapprochement entre la communauté scientifique et le monde socio-économique, et ce, afin d'impulser un espace euro-méditerranéen de l'innovation qui constitue un véritable tremplin pour le développement.
Des témoignages de chercheurs, d'industriels et de partenaires institutionnels ont été ainsi apportés dans l'objectif de provoquer ce rapprochement, de mobiliser les échanges à différents niveaux et de sensibiliser l'ensemble des acteurs sur la nécessité d'une évolution des comportements qui favorisera l'aboutissement des politiques d'incitation.
En présentant leurs projets et leurs témoignages, les conférenciers, tunisiens et français, ont mis l'accent sur l'importance de la coopération franco-tunisienne dans les domaines de la recherche et de l'innovation. En effet, la France demeure le partenaire principal de la Tunisie dans ces domaines, avec plus de 200 conventions signées entre universités, dans le cadre d'une coopération ancienne et diversifiée qui implique plusieurs organismes des deux côtés. Ce partenariat est aujourd'hui essentiellement structuré autour de certains domaines scientifiques prometteurs, notamment les TICs, les biotechnologies et les mathématiques appliquées. Ce faisant, les deux parties adoptent une stratégie commune qui consiste à promouvoir l'excellence en adaptant les dispositifs aux priorités définies dans le cadre des politiques, tunisienne et française, de réforme, qui visent, en premier lieu, au rapprochement des secteurs académiques et productifs. Dans ce cadre, il s'avère, à titre d'exemple, que la recherche tunisienne en matière de physique et de mathématique, développée en collaboration étroite avec des équipes françaises, est particulièrement compétitive, et se doit d'accompagner des secteurs en plaine expansion, tel que celui des TICs.
Le service de coopération et d'action culturelle de l'Ambassade de France en Tunisie appuie également un important programme de coopération scientifique et universitaire baptisé « Projets d'actions intégrées, Utique ». Ce programme est géré par le Comité mixte de coopération universitaire (CMCU) et finance annuellement plus de 130 projets visant à structurer les partenariats entre équipes de recherche françaises et tunisiennes. C'est à travers la réalisation de programmes de recherche conjoints qu'il se propose de faire émerger les réseaux d'excellence, base de la construction progressive de l'espace euro-méditerranéen de la recherche. Le service apporte, par ailleurs, son soutien aux projets phare de la coopération entre les centres de recherche tunisiens et les organismes homologues français, reliant, entre autres, l'Institut national des sciences et technologies de la mer et l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer, le Centre national des sciences et technologies nucléaires et le Commissariat français à l'énergie atomique, en plus de la collaboration de l'Institut national de recherche en analyse physico-chimique et de l'Institut Pasteur avec le Centre français de la recherche scientifique (CNRS).
La richesse des travaux du séminaire a été, aussi, sensiblement doublée par la qualité des invités et des participants. Il suffit de noter, à cet égard, la présence de M. François Guinot, président de l'Académie française des technologies et de M. Claude Cohen-Tannoudji, Prix Nobel de physique 1997, qui a donné la Conférence inaugurale du séminaire portant sur le thème « Atomes et photons : de la recherche fondamentale aux applications ». Comme attendu, le renom de cet invité d'honneur, dont les travaux sur le refroidissement laser des atomes sont plus que fameux, a pu vraiment attirer les foules. Le vedettariat scientifique est certainement un bon signe !
En somme, le séminaire a été, comme voulu par ses organisateurs, un lieu d'échanges et de débat intensif sur le lien nécessaire qui doit exister entre chercheurs, industriels et partenaires institutionnels pour pouvoir travailler ensemble sur les différentes problématiques relevant des applications technologiques, notamment celles issues de travaux de recherche fondamentaux.