L'Europe veut régler sa crise économique en partie sur le dos des pays Sud via l'environnement et les énergies renouvelables. Najeh Dali constate que d'un échec à un autre au niveau des négociations mondiales sur l'environnement et le développement durable dont le dernier celui de Durban sur le climat (COP18) les défenseurs de la cause environnementale et notamment les ONG s'inquiètent, si la crise économique que traversent plusieurs industrialisées pollueurs, n'affectera pas sérieusement l'environnement mondiale et contribuera à la baisse des investissements réservés à l'atténuation des émissions des gaz à effet de serre et la lutte contre la pollution et une surexploitation des ressources naturelles.
En effet, la lutte contre le bouleversement climatique sera-t-elle sacrifiée sur l'autel de la relance économique? D'ailleurs, selon le spécialiste, l'évolution vers une société à faible émission de carbone ne se fait pas assez rapidement pour assurer l'avenir de notre environnement. Une autre thèse commence à voir le jour c'est au contraire, la crise actuelle est une opportunité qui permettrait la relance de la révolution verte. Est-ce une vraie possibilité? Ne faut-il pas plutôt craindre que l'environnement et notamment la lutte contre les changements climatiques, soient les grands oubliés devant les nécessités de la relance économique? En effet, selon Najeh Dali, les énergies renouvelables n'ont pas échappé à la crise. Les investissements ont fortement ralenti depuis quelques mois. De plus, ceux-ci sont confrontés à des incertitudes stratégiques. Par exemple, le paquet climat européen privilégie le choix de l'éolien, ''seule technologie renouvelable mûre, mais dont les limites apparaissent de plus en plus''. Aussi, si les prix de l'électricité et du gaz sont en fluctuation, ils ne ''reflètent pas les tensions sur les capacités qui, à moyen et long terme, vont s'intensifier''. La disponibilité des ressources en pétrole et électricité est incertaine. Or, dans ce contexte d'incertitudes, la demande énergétique mondiale ne cesse de croître. Comment y répondre ? Les investissements nécessaires à satisfaire cette croissance demeurent ''pharaoniques'' selon une étude du cabinet Deloitte publiée le 19 janvier dernier (Energy predictions 2010). A cause des investissements lourds et l'augmentation des prix du gaz ainsi que les énergies renouvelables, plusieurs industries se dirigent vers le charbon, même dans les pays développés qui ont des obligations dans le cadre du protocole de Kyoto de baisser les émissions de gaz à effet de serre. Mais si le charbon, disponible en abondance à un coût marginal faible dans les zones de forte demande, il a pour inconvénient de rejeter plus de CO2 dans l'atmosphère que les autres sources d'énergies.
Les pays développés, selon Najeh Dali, qui métrisent les technologies renouvelables trouvent une opportunité pour relancer leurs économies en s'adressant aux pays du sud pour les encourager à protéger l'environnement et s'orienter vers les énergies renouvelables. Quel dilemme ?
E effet, des opportunités apparaissent en Afrique du Nord, Sub-saharienne et au Moyen-Orient pour le solaire photovoltaïque. ''A moyen et long terme, le rayonnement solaire constitue une ressource d'énergie primaire abondante, , qui, portée par des coûts d'investissement en baisse, pourrait assurer la fourniture à des zones de pression démographique forte aujourd'hui privées d'électricité, voire exporter vers le sud de l'Europe''.