Le parti ennahdha parti islamique dont le président est Rached Ghannouchi est arrivé au pouvoir par les élections du 23 octobre 2011, par suffrage du peuple il a légitimement brigué 89 sièges au sein de l'assemblée constituante, en dépassant le million de voix, il obtiens la première place dans toutes les circonscriptions du pays sauf celle de Sidi Bouzid. Dès le départ, il eu le soutien du président du parti Nidaa Tounès, Monsieur Béji Caïd Essebsi, qui dans ses déplacements à l‘étranger présente ennahdha comme ce qui serait pour la Tunisie « un modèle de réussite de l'Islam politique ». Depuis, le président de Nidaa Tounès se ravise et dit s'être trompé au sujet du parti ennahdha dans ce qu'il croyait être un parti islamique « modéré » s'inscrivant dans les traditions tunisiennes, et différent des autres courants islamistes dans le monde, tout en laissant la porte ouverte pour un dialogue avec le parti dans une politique qu'il veut être celle de la « main tendue ». Il faut dire que depuis sa prééminence au pouvoir, le parti ennahdha cumule les incartades politiques : remise en cause du statut personnel de la femme de 1956, s'afficher de front en photo avec des hommes de la mouvance salafiste, soupçons planants sur la connivence du parti avec les violences perpétrées dans le pays, et derniers impairs et non des moindres par sa politique récurrente de la chaise vide à des débats cruciaux tels que ceux pour la réalisation des objectifs de la révolution ou encore en boycottant le dialogue nationale instauré à l'initiative de l'union générale tunisienne du travail ( UGTT). Seulement voilà, de plus en plus la frange politique accuse, pointe du doigt et récuse ennahdha dans ce qui semblerait tendre à devenir une mise au banc du parti de la scène politique. Les accusations fusent contre le parti, le targuant par exemple d'être le principal responsable de la non avancée des débats au sein de l'ANC. Avec ennahdha, c'est un peu l'histoire du boycotteur, boycotté. Certes, l'heure est au bilan un an après les toutes premières élections démocratiques en Tunisie, mais il y'a danger à vouloir chercher à tout prix un bouc émissaire pour expliquer nos échecs. La politique de la « main tendue » de Monsieur Béji Caïd Essebsi vers ennahdha, est ce qui s'offre de mieux pour renouer le dialogue et éviter une scission au sein de la société tunisienne, pour plutôt rallier les partis à une même cause afin de recentrer les débats vers des sujets sérieux et urgents.