35 espaces de champignons toxiques décelés en Tunisie ● 9 régions dans 6 gouvernorats sont les plus cibles des champignons toxiques ● 13 espaces dans le gouvernorat de Jendouba
«Les intoxications par les champignons» étant le thème d'une journée scientifique organisée par la Société Tunisienne de Biologie Chimique (STBC). Un thème d'actualité dans la mesure où la Tunisie vient d'enregistrer récemment six (6) morts intoxiqués par la consommation de champignons toxiques en plus d'une cinquantaine d'autres cas d'intoxications dans la région de Kasserine notamment.
Un thème d'actualité Au cours de cette journée à laquelle assistait plusieurs éminents professeurs en médecine tunisiens et français et d'experts dans le domaine de la micologie (les sciences de l'étude des champignons), plusieurs interventions ont été présentées en l'occurrence «les champignons toxiques en Europe-Méditerranéenne», «les différents syndromes chimiques et les principales espèces responsables d'intoxication, la flambée de cas d'intoxication aux champignons et une table-ronde autour de la prévention des intoxications par les champignons.
Une étude sur les champignons en Tunisie… une 1ère Mais cette journée a prévalue surtout par la présentation pour la première fois d'une étude académique de la microflore (les champignons) tunisienne à propos d'une étude dans 6 gouvernorats de la Tunisie à savoir: Jendouba, Béja, Zaghouan, Bizerte, Tunis, Kasserine et 9 régions. Une étude qui diagnostique les variétés toxiques existants en Tunisie.
Absence des autres intervenants… le pourquoi? Mais le hic et la problématique qui se pose est l'absence quasi-totale de tous les autres intervenants en l'occurrence le ministère de l'Agriculture, l'Agence de la Vulgarisation et de la Formation agricole (AVFA) présentées seulement par leurs brochures et pourquoi avoir tant attendu pour organiser ces joutes surtout que le diagnostic de quelques variétés de champignons toxiques remonte à l'année 2007. Une opération de vulgarisation et de sensibilisation de la consommation des champignons auprès des consommateurs urbains et rurales aurait eu des impacts positifs et nous fait épargner des morts inutiles???
Changement climatique facteur de prolification? Il faut tout de même noter que le facteur climatique (changements climatiques, le réchauffement de la terre l'acidité des sols…) a été déterminant dans la prolification des champignons, ajoutons à cela la confusion des variétés et la méconnaissance quasi-total des champignons (plus de 350 variétés) dont seulement – actuellement – 35 espèces sont connues en Tunisie et les autres non encore identifiés. A cet effet, l'étude de la microflore en Tunisie (les champignons) a décelé 35 espèces toxiques répertoriés dans les régions de Aïn Draham (9 espèces), Tabarka (13 espèces), Le Rimel (Bizerte) (5 espèces toxiques), Sejnane (6 espèces toxiques), Mornag (5 espèces), Radès (4 espèces), Ouchtata (Béja) (6 espèces), Nefza (Béja) (4 espèces), Neber (1 espèce), El Ksour (Le Kef) (5 espèces), El Fahs (3 espèces), Zaghouan (1 espèce), Tunis-Belvédère (1 espèce), Gammarth (1 espèce) et El Magassim (Kasserine) (2 espèces). Rappelons que les champignons trouvent leurs refuge dans les forêts, les champs, les terrains défrichés notamment. Et l'étude n'est qu'à un stade palmaire car il reste beaucoup à faire en Tunisie où il faudrait un travail colossale pour répertorier tous les espèces toxiques des espèces qui causent la mort immédiate.
La mycologie, une spécialité à promouvoir La semaine a permis aussi de connaître l'expérience française, et ce, d'après l'intervention du Professeur Savive du CHU de Grenoble qui a donné un aperçu médicinal sur une quinzaine de syndromes toxiques des champignons découverte depuis 1992 et une douzaine récemment couvertes, signalant l'absence encore des connaissances des toxines des champignons d'où leurs traitement médical. Le domaine de mycologie est encore nouveau en France (seulement 4 mycologues spécialistes dans les champignons toxiques et leurs traitement existent actuellement pour toute la France !?) n'en parlons pas alors de la Tunisie! Notons que les toxines des champignons causent chaque année la mort de plus de 8.000 cas sur 12.800 cas introxiqués).
Informer, informer, informer La solution réside d'après nos éminents experts en la matière dans la promotion de l'information auprès des publics de tous les zones rurales de ne guère consommer les champignons toxiques, mais le hic c'est qu'on continue à vendre les champignons au bord des routes rurales la où l'environnement forestier permet la culture de ces champignons non identifiés et dont on connait guère les origines. Une action de sensibilisation non limitée dans le temps serait d'un grand apport pour sensibiliser les populations rurales et même urbaines de la consommation des champignons «sauvages», il y va de la santé de ses populations, devant ce phénomène nouveau dans notre culture gastronomique.