Immédiatement à la suite des premiers raids israéliens sur Gaza, la Tunisie a exprimé sa profonde préoccupation, a condamné l'escalade dangereuse, a réaffirmé son refus de toutes formes de violence et a réitéré son appel à stopper d'urgence l'agression israélienne. Cette attitude énergique se veut contribuer au droit du peuple palestinien frère à la vie et à la paix et de mettre fin à ses souffrances physiques, morales et matérielles. Comme l'a toujours souligné le Président Ben Ali à tous les niveaux et en toutes circonstances, la Tunisie reste profondément convaincue que les agissements belliqueux d'Israël sont de nature à attiser la tension et à mettre en péril tous les efforts déployés par la communauté internationale pour instaurer la paix et faire prévaloir la sécurité et la stabilité. Il est curieux, en effet, de constater qu'à chaque fois où les efforts pour la paix dans cette région du monde font une avancée prometteuse, l'Etat hébreu trouve toutes les fausses bonnes raisons pour brouiller les cartes et saper les initiatives. Les dernières en date reviennent à la Turquie qui s'est engagée depuis quelques mois à jouer un rôle de rapprochement en vue d'amener la Syrie à de meilleures positions pour des négociations directes avec Israël. Il va sans dire que le gouvernement turc n'aurait proposé ses «services» que sur la base de l'aval et le consentement du gouvernement israélien. Avec un accord syrien en poche, le turc Abdallah Gull et son gouvernement ont cru, en toute légitimité, apporter une contribution hautement prometteuse pour la solution d'une grande partie du conflit israélo-arabe. Quelques jours après, l'agression israélienne perpétrée sur Gaza vient constituer un camouflet à la réalisation turque. Si le concept du conflit permanent a fini par constituer une culture en Israël, c'est que ce pays considère la Paix comme un élément mortel. Dans ce cas, Oslo, Madrid, Camp David et Charm Cheikh n'auraient servi à rien.