La Commission du tourisme, de la culture, des services et de l'artisanat a tenu, mercredi 14 mai 2025, une séance d'audition consacrée au dossier du soutien à la programmation des festivals nationaux et régionaux, en présence de représentants du ministère des Affaires culturelles. Les représentants du ministère ont présenté un exposé détaillé sur les subventions accordées aux festivals et manifestations culturelles et artistiques organisés par les associations ou d'autres structures, au titre de l'année 2024-2025. Ils ont mis en lumière la méthodologie adoptée par l'Etablissement national pour la promotion des festivals et manifestations culturelles et artistiques, en collaboration avec les délégations régionales aux affaires culturelles, pour évaluer la situation actuelle des festivals. L'accent a été mis sur les efforts conjoints de l'Etablissement national, du bureau des affaires régionales et des délégations culturelles pour améliorer l'intervention de l'Etat dans l'organisation des festivals. L'objectif est d'accompagner les acteurs du secteur, les encourager à rechercher un autofinancement à travers des partenariats avec le secteur privé ou des contrats de sponsoring, afin de tendre vers une autonomie financière et une gestion saine des ressources. Un exposé a également été présenté sur le soutien public accordé en 2024 aux festivals internationaux, régionaux et saisonniers, en précisant les critères d'attribution : la qualité de la programmation, le nombre de spectateurs, la capacité d'accueil, la publicité et la billetterie. La sécurité des manifestations dans les théâtres archéologiques a également été abordée. Les représentants du ministère ont souligné la création d'une commission chargée d'évaluer les sites accueillant ces événements selon des normes d'infrastructure. Des inspections sont demandées chaque année aux services de la protection civile avant le lancement de la saison festivalière. Des manquements signalés dans les rapports d'audit de 2018 et 2022 ont été rappelés, notamment l'utilisation de réseaux électriques temporaires non conformes, les barrières de sécurité inadaptées et la nécessité de restaurer certains lieux. Les députés ont salué cette séance comme une opportunité d'évaluer les préparatifs des festivals estivaux à travers le pays et de mieux comprendre les critères de répartition du soutien public, en appelant à plus de gouvernance, d'équité régionale et de transparence. Ils ont insisté sur la nécessité de simplifier les procédures administratives qui empêchent souvent des associations d'accéder à ces financements. Ils ont également soulevé des problèmes liés aux autorisations d'utilisation des sites archéologiques, aux dettes accumulées par certains festivals, et ont plaidé pour une augmentation des subventions destinées aux festivals locaux, tout en appelant à renforcer la coopération avec le ministère du Tourisme pour promouvoir les festivals du désert et le tourisme saharien. Les parlementaires ont également mis en lumière la faiblesse du budget du ministère des Affaires culturelles, appelant à sa révision à la hausse afin de favoriser une véritable dynamique culturelle et de préserver l'identité nationale. D'autres interventions ont porté sur la nécessité de rénover les maisons de la culture dans les régions et de valoriser les sites archéologiques pour en faire des leviers de développement culturel et touristique. La culture et le patrimoine doivent, selon eux, contribuer à la diversification de l'offre touristique et à la dynamisation de l'économie. En réponse, les représentants du ministère ont reconnu plusieurs défis, dont la mise à jour nécessaire de certaines lois, des problèmes fonciers, un manque de moyens humains au niveau central et régional, ainsi qu'un budget limité face aux coûts d'infrastructure. Néanmoins, ils ont affirmé que le ministère œuvre activement à assurer le suivi des projets malgré les difficultés. Concernant la programmation des festivals, ils ont souligné leur engagement à préserver les spécificités régionales à travers des choix artistiques diversifiés et de qualité, visant à élever le niveau culturel général. Enfin, ils ont rappelé que le soutien de l'Etat aux manifestations reste une contribution partielle, et que la recherche de financements propres est essentielle pour assurer la pérennité et la qualité des festivals. Le partenariat public-privé apparaît ainsi comme une voie incontournable pour renforcer l'autonomie financière du secteur culturel. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!