Un nouveau chapitre s'ouvre chez Stellantis. À 52 ans, l'Italien Antonio Filosa succède à Carlos Tavares à la tête du quatrième constructeur automobile mondial. Une nomination stratégique pour tenter de ramener de la cohésion au sein d'un groupe secoué par des tensions internes, des stocks surchargés et une direction jugée trop rigide. Le contraste entre les deux dirigeants est frappant : là où Tavares imposait un management austère et vertical, Filosa incarne un style plus accessible et fédérateur. Entré chez Fiat en 1999, Antonio Filosa est un pur produit de la galaxie italo-américaine. Diplômé du Politecnico de Milan, il a traversé les étapes du groupe Fiat Chrysler avant et après sa fusion avec PSA en 2021, donnant naissance à Stellantis. Originaire de Naples, Filosa connaît parfaitement la culture de l'entreprise et les arcanes du management transatlantique. Il a occupé plusieurs postes-clés, notamment celui de directeur des opérations de Stellantis aux Etats-Unis, où il a su s'attirer le respect des distributeurs automobiles. Sa méthode : écoute, proximité, et réactivité. Dès son arrivée à l'automne dernier sur le marché américain, il s'est attaqué à la rationalisation des stocks, une épine dans le pied du réseau de concessionnaires. Résultat : un désengorgement rapide et un retour de confiance sur le terrain. Son action à la tête de Jeep, marque emblématique du groupe, en 2023, avait déjà été saluée pour sa capacité à redonner de la dynamique à une marque en perte de vitesse. Le choix d'Antonio Filosa n'est pas un hasard. Il est perçu comme l'héritier naturel de la culture Fiat, tout en ayant suffisamment de recul stratégique pour manœuvrer dans un groupe aux identités multiples. Adoubé par John Elkann, petit-fils de Gianni Agnelli et président de Stellantis, Filosa est aussi un ancien proche de Sergio Marchionne, l'architecte du redressement de Fiat. Cette filiation symbolique pourrait bien rassurer des équipes bousculées par les restructurations successives. À l'heure où Stellantis doit relever des défis majeurs — électrification accélérée, compétitivité face à la Chine, rationalisation des marques —, le profil opérationnel d'Antonio Filosa pourrait être un atout décisif. Il incarne la synthèse entre une vision industrielle éprouvée et une approche humaine du leadership, dans un groupe qui cherche à renouer avec la cohésion. Reste à voir si ce nouveau visage suffira à relancer une machine en quête d'un second souffle. Mais pour l'instant, Antonio Filosa a déjà réussi là où beaucoup échouent : créer un climat d'adhésion autour de son nom. Et dans l'industrie automobile, cela vaut déjà bien plus qu'un simple changement de cap… Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!