Elu mardi à l'issue d'un scrutin présidentiel anticipé, Lee Jae-myung a été investi mercredi en tant que nouveau président de la Corée du Sud. Dès son discours d'investiture, il a affiché sa volonté de renouer le dialogue avec la Corée du Nord tout en assurant une posture de fermeté face aux menaces sécuritaires. « Le prix de la paix, quel qu'il soit, reste inférieur à celui de la guerre », a déclaré le chef de l'Etat, tout en affirmant son engagement à maintenir l'ouverture de canaux de communication avec le régime nord-coréen. Il a néanmoins averti qu'en cas d'attaques, son gouvernement réagirait par un « dispositif de dissuasion fort », en s'appuyant sur l'alliance militaire stratégique avec les Etats-Unis. Une diplomatie pragmatique et un renforcement des alliances régionales Lee Jae-myung a affirmé qu'il adoptera une diplomatie fondée sur le réalisme, mettant l'accent sur la coopération trilatérale avec Washington et Tokyo. Une orientation diplomatique qui s'inscrit dans la continuité de l'axe stratégique Séoul-Washington, tout en tenant compte des nouvelles dynamiques régionales. Un avertissement face aux dangers du protectionnisme mondial Le nouveau président a également abordé les enjeux économiques mondiaux. Dans un passage particulièrement marquant de son discours, il a mis en garde contre la montée du protectionnisme et les perturbations des chaînes d'approvisionnement internationales. « Les changements rapides dans l'ordre mondial, tels que l'intensification du protectionnisme et la réorganisation des chaînes logistiques, menacent notre propre survie », a-t-il averti. L'économie sud-coréenne repose fortement sur les exportations, un pilier actuellement fragilisé par les turbulences liées aux politiques commerciales menées, notamment, sous l'administration de Donald Trump. Une élection anticipée après une crise politique majeure Le scrutin de mardi s'est tenu dans un climat politique tendu, après la destitution du président conservateur Yoon Suk-yeol, accusé d'avoir tenté d'imposer la loi martiale dans le pays. À l'issue de cette crise de six mois, Lee Jae-myung a remporté une large victoire avec 49,4 % des voix, contre 41,2 % pour son adversaire conservateur Kim Moon-soo, qui a rapidement reconnu sa défaite. En raison de la vacance présidentielle, Lee a été investi immédiatement après la proclamation des résultats, sans période de transition. Un président de gauche face à des défis sécuritaires persistants Le nouveau chef de l'Etat, connu pour ses positions de gauche, avait par le passé exprimé une certaine distance vis-à-vis de Washington. Toutefois, les Etats-Unis ont salué son élection et réaffirmé la solidité des relations bilatérales. Quelques heures après sa prise de fonction, Lee s'est entretenu avec le chef de l'état-major des armées et a officiellement pris le commandement opérationnel des forces armées sud-coréennes. Il a exhorté l'armée à rester en alerte face à toute provocation potentielle de Pyongyang. Malgré cette posture militaire ferme, le ton global de son discours est resté conciliant, marquant une volonté d'apaisement et de stabilisation des relations intercoréennes. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!