Si l'argent n'a pas d'odeur les armes aussi n'en ont pas. Israël reste un gros pourvoyeur d'armes dans le monde et le rang de ses clients ne cesse de s'allonger. Rien ne les arrête, pas même le fait que cet argent versé à l'Etat hébreu finance la guerre à Gaza et son lot d'atrocités quotidiennes. Pour la quatrième année d'affilée les exportations d'armes israéliennes ont établi un nouveau record : 14,7 milliards de dollars en 2024… L'annonce a été faite hier mercredi 4 juin par le ministère israélien de la Défense. Tel-Aviv, comme les USA, la Chine, la Russie, la France, l'Inde et les autres pays producteurs, profite de l'angoisse planétaire qui a fait bondir les dépenses militaires l'an dernier. L'Europe demeure le plus gros client d'Israël mais les exportations vers des pays du Maghreb et du Moyen-Orient montent également. «Israël a de nouveau atteint un sommet historique pour les exportations dans le domaine de la Défense en 2024», a claironné ce jeudi dans un communiqué le ministère de la Défense israélien, lequel contrôle et valide les exportations des industries d'armement. La plupart des marchés (56,8%) étaient des «méga-contrats» d'une valeur d'au moins 100 millions de dollars chacun, a indiqué la même source… Elle ajoute que les «résultats opérationnels» dans le combat à mort contre le groupe palestinien Hamas dans la bande de Gaza ont dopé la demande. Entendez par là que les armes que Tsahal utilise contre les combattants mais surtout contre les civils sont le meilleur argument marketing pour le « savoir-faire » israélien. Exactement le même mécanisme qui avait boosté l'industrie militaire américaine quand les USA avaient pulvérisé l'Irak, à deux reprises. L'Etat hébreu assume son cynisme absolu, sanctionné par des mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre, mais ça le Premier ministre Benjamin Netanyahu et ses ministres d'extrême droite n'en ont cure. La CPI ne viendra jamais les débusquer pour les juger, et eux se garderont de mettre les pieds dans des pays où ils sont susceptibles d'être arrêtés. L'an dernier 12% des exportations d'armement israéliennes ont atterri aux Emirats arabes unis, à Bahreïn et au Maroc, le trio qui a formellement normalisé ses relations avec Israël, dans le cadre des Accords d'Abraham impulsés par le président Donald Trump en 2020. En 2023 ces 3 pays ne pesaient que 3% dans les exportations israéliennes en armes, les chiffres ont explosé en 2024. « C'est précisément au cours d'une année de guerre difficile et complexe qu'Israël a battu un record historique en matière d'exportations de matériel de défense« , a commenté fièrement dans le communiqué le ministre de la Défense, Israël Katz, l'homme des basses oeuvres à Gaza. « Le monde voit la force d'Israël et cherche à en être le partenaire« , a-t-il ajouté. Tout est dit. Dans le détail les pays européens représentent plus de la moitié des exportations d'armes israéliennes. La 1e économie européenne et 3e mondiale, l'Allemagne, est devenue un gros client ces dernières années. Tel-Aviv commercialise des missiles et des roquettes mais également des logiciels qui opèrent dans le domaine militaire, dans la cybersécurité, la surveillance et le renseignement (le Maroc en a gardé un douloureux souvenir). L'Etat hébreu exporte aussi de petites tourelles de chars et son système de défense antiaérienne pour stopper les missiles. Ici vous n'entendrez pas parler de guerre génocidaire à Gaza, de violations flagrantes du droit international depuis des décennies et en toute impunité. Tant que le grand-frère américain veille Netanyahu et compagnie n'ont aucun souci à se faire. Aussi longtemps qu'on se souvienne les USA ont toujours bloqué systématiquement toute résolution du Conseil de sécurité visant Israël… Du président Joe Biden – un démocrate – à son successeur Donald Trump – un républicain – la musique reste invariablement la même quand il s'agit d'absoudre l'Etat hébreu de ses péchés. Biden s'était assis à l'ONU sur toutes les condamnations contre Israël, Trump vient de le refaire coup sur coup en bloquant une résolution sur le cessez-le-feu immédiat et une autre sur l'aide humanitaire. Le même Trump qui clame que la vue de la famine à Gaza l'insupporte. Heureusement qu'il n'y a pas que les complices de crimes de guerre, il y a aussi les braves, ceux qui osent croiser le fer avec Netanyahu. Le gouvernement espagnol en fait partie. Madrid a officialisé hier l'annulation d'un contrat de 300 millions d'euros avec une entreprise israélienne pour fournir 168 lanceurs et 1680 missiles antichars, marché scellé en 2023… Mais voilà, à côté le voisin, la France, continue son sinistre business avec Israël. Les dockers français ont sauvé l'honneur de la République en refusant de charger les armes destinées à Tsahal. Ils ont lavé l'honneur de l'Hexagone mais pas celui du très versatile président Emmanuel Macron.
Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!