La guerre israélienne contre Gaza, qui dure depuis le 7 octobre 2023, semble entrer dans une phase critique. Tandis que les combats se poursuivent avec intensité, des divisions apparaissent au sein même de l'état-major israélien sur la suite à donner à l'opération. Le site d'information israélien Walla rapporte des désaccords internes entre hauts responsables militaires sur la nécessité de continuer l'offensive ou d'envisager une issue politique. Ces révélations interviennent à un moment où l'armée israélienne affirme s'approcher de ses objectifs, mais peine à éradiquer la résistance palestinienne, notamment les Brigades Izz al-Din al-Qassam, branche armée du Hamas, toujours actives dans plusieurs zones du territoire, de Khan Younès jusqu'aux abords de Gaza-ville. Selon la chaîne israélienne Channel 12, le cabinet de sécurité (kabinett) devra se prononcer dimanche prochain sur plusieurs scénarios présentés par l'armée, allant de la poursuite de l'occupation totale de Gaza à une négociation avec le Hamas pour une trêve ou un échange. Le chef d'état-major Eyal Zamir devrait informer les ministres que l'armée a atteint, selon lui, une grande partie de ses objectifs déclarés. Néanmoins, la persistance d'opérations de la résistance met en doute cette évaluation optimiste. Une résistance qui ne faiblit pas Le journal Yedioth Ahronoth, citant des responsables militaires, confirme que les Brigades al-Qassam continuent à mener des attaques, infligeant des pertes humaines à l'armée israélienne. Ces attaques s'étendent sur plusieurs axes stratégiques du territoire, confirmant la capacité de la résistance palestinienne à se reconfigurer et à se maintenir malgré les frappes massives. Sur le plan humain, les chiffres sont dramatiques : depuis le 7 octobre 2023, plus de 186 000 Palestiniens sont morts ou blessés, dont une majorité d'enfants et de femmes, selon les données des autorités sanitaires de Gaza. Plus de 11 000 personnes sont toujours portées disparues sous les décombres. Du côté israélien, au-delà des pertes militaires, la guerre affecte fortement les familles de soldats. Dans un témoignage diffusé par la radio de l'armée israélienne, une mère d'un combattant a confié : « On ne peut pas passer une année à Gaza sans en sortir psychologiquement brisé. » Ce type de propos témoigne de la pression croissante dans la société israélienne, où l'impact psychologique d'un conflit long et meurtrier devient de plus en plus visible. Depuis le 2 mars 2025, Israël maintient une fermeture quasi totale des points de passage de la bande de Gaza. Malgré des milliers de tonnes d'aide bloquées à la frontière, seules quelques dizaines de camions parviennent à entrer chaque jour, alors que les besoins réels dépassent les 500 camions quotidiens, selon les agences humanitaires. La stratégie de privation alimentaire, médicale et énergétique, combinée à la poursuite des bombardements, est dénoncée comme une forme de punition collective, contraire au droit international. Analyse : La guerre de Gaza est désormais plus qu'un conflit militaire : elle cristallise un dilemme stratégique, moral et politique pour l'Etat israélien. * Militairement, Israël ne parvient pas à éradiquer la résistance, malgré une supériorité technologique écrasante. La persistance des Brigades al-Qassam illustre l'échec d'un modèle d'occupation totale comme outil de « neutralisation » durable. * Politiquement, les dissensions internes reflètent l'impasse actuelle : ni victoire décisive, ni paix négociée, avec un gouvernement fragilisé face à la pression internationale et à l'usure du front intérieur. * Psychologiquement, le conflit entame la résilience des soldats et des civils israéliens, tandis que les Palestiniens endurent une guerre d'annihilation aux effets dévastateurs sur plusieurs générations. * Diplomatiquement, l'isolement d'Israël s'accroît, avec des critiques de plus en plus vives de la part de ses alliés traditionnels, y compris aux Etats-Unis et en Europe, face à la gestion du blocus et à l'ampleur des pertes civiles. * Sur le plan humanitaire, la situation frôle le cataclysme : famine, effondrement du système de santé, absence de reconstruction, sans perspective de sortie claire. Ainsi, le maintien d'une ligne exclusivement militaire, dans un conflit où la dimension sociale, identitaire et géopolitique est centrale, expose Israël à un enlisement stratégique profond. À Gaza, la guerre semble désormais impossible à gagner mais politiquement coûteuse à arrêter, laissant la population civile prise en otage entre des calculs militaires et une absence totale de solution politique. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!