La montée en puissance de l'Algérie en Afrique on l'a vue venir. Elle a d'abord commencé par le « soft power », avec un investissement de 1 milliard de dollars en 2023 pour étendre l'influence d'Alger sur le continent. Puis la vague a été diplomatique, au coeur de l'Union africaine et ensuite économique, drainée par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Les résultats sont sous nos yeux, spectaculaires… L'an dernier les exportations algériennes vers le continent africain se sont hissées à 2,7 milliards de dollars, presque 3 fois plus qu'en 2021, avec à peine 1 milliard de dollars. Le travail de fond de l'Algérie sur les exportations hors hydrocarbures paye et rapidement, en Afrique et ailleurs dans le monde. La ZLECAf est le principal moteur de cette forte poussée, avec des facilités pour les entreprises algériennes dans un marché de plus de 1,2 milliard de consommateurs. La zone de libre-échange fait tomber progressivement les barrières douanières et dope automatiquement les échanges commerciaux, s'est réjoui Faouzi Bouabid, représentant du ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, cité par l'APS (Algérie Presse Service). Ce sont autant d'opportunités de croissance pour le tissu entrepreneurial algérien, une dynamique accentuée par l'industrialisation du pays et la politique volontariste de l'offre adoptée par les autorités. Le gouvernement a mis en place des dispositifs incitatifs. Ces initiatives comprennent la création de plateformes logistiques dans les wilayas de Tamanrasset et d'Illizi, lesquelles simplifient le transport des produits vers les marchés africains. A signaler également la participation à des foires permanentes à Nouakchott (Mauritanie) et à Dakar (Sénégal) ainsi que des réunions de coordination avec les différents acteurs pour identifier les possibilités d'exploitation et de développement de chaque secteur. Tout est fait pour créer un climat d'affaires qui soigne les intérêts des entreprises nationales et consolider leur implantation sur les marchés africains. L'agriculture fait partie des niches stratégiques pour diversifier les revenus à l'export. Amel Adouani, représentante du ministère de l'Agriculture, a exposé les progrès accomplis. En 2023 les exportations de fruits et légumes ont rapporté 429 millions de dollars, une hausse phénoménale de 50% par rapport à 2022… Le développement de filières telles que le caroubier, ainsi que la valorisation de produits traditionnels comme les dattes et l'huile d'olive ont également dopé la compétitivité des produits algériens sur le marché africain. Pour l'Algérie ce dernier n'est plus une niche confidentielle mais une priorité stratégique. La 4e Foire commerciale intra-africaine (IATF), programmée à Alger en septembre 2025, est un rendez-vous clé dans cette orientation. Ce méga rendez-vous, qui mobilisera entre 1600 et 2000 exposants en provenance de quelque 140 pays, permettra aux opérateurs algériens de gagner d'autres positions sur le continent. Le reste sera l'affaire de la diplomatie économique algérienne, qui a gagné des galons en Afrique.
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