Dans un article publié, le 26 janvier, et titré « Le phénomène du mariage coutumier se répand dans les universités», le journaliste de France 24, a pointé du doigt spécialement les étudiants appartenant à la mouvance salafiste et islamiste dans la faculté des lettres, des arts et des humanités à la Manouba, Tunisienumérique a permis à ces étudiants de s'exprimer en leur accordant le droit de réponse. Les étudiants ont nié l'existence du mariage coutumier dit “orfi” dans leur entourage. « Nous n'avons jamais entendu parler du mariage coutumier parmi les étudiants. Ce ne sont que des rumeurs colportées pour nuire à notre mouvance”, affirment ces étudiants qui ajoutent “nous n'avons pas confiance en cette agence de presse!..» dans une allusion à France 24. Un contrat légale plutôt qu'un mariage ” orfi”: Du point de vue religieux et conformément aux traditions familiales dans les milieux conservateurs, il faut avoir une relation légitime entre fille et garçon. Cette relation doit être “légitimée” dès le début de la connaissance entre les futurs conjoints. En effet, ces milieux qui s'astreignent à une pratique très stricte de la religion, considèrent que même les fiançailles traditionnels demeurent illégitimes aux yeux de la religion puisque l'homme n'a pas le droit de parler avec une fille étrangère que dire de voir son visage de voir son visage. Ainsi, selon les étudiants interrogés et en se référant à la «charïâ», les musulmans doivent donner une légitimité à leurs relations avant le mariage officiel par le biais d'un contrat légal dit «charïi» qui permet aux futurs époux de communiquer et de se voir sans avoir de relations sexuelles. Cette étape-là est réservée après la signature d' un contrat de mariage. Le contrat légal ou « charïi » est un contrat oral, scellé en présence des deux familles, expliquent-ils. Il nécessite un banquet offert en présence d'un (cheikh) ou d'un “Imam” de mosquée, selon eux. Ces procédures permettent, d'après ces étudiants de protéger la fille et de se conformer à la «charïâ», ainsi que de préserver les droits islamiques. Néanmoins, malgré que le contrat légal ne soit pas conforme au contrat civil de mariage en Tunisie, la mouvance salafiste et certains islamistes, croient à ce type de contrat. Pour eux, il représente une étape pour entamer la procédure du mariage sans passer par le contrat civil.