La Chine a réagi fermement ce lundi aux nouvelles déclarations du président américain Donald Trump, qui a menacé d'imposer une surtaxe douanière de 10 % aux pays adoptant des « politiques hostiles aux Etats-Unis », en référence à la ligne défendue par les membres du groupe des Brics. Pékin dénonce une stratégie de coercition commerciale et rappelle son opposition constante à l'usage des droits de douane comme « outil de pression politique ». Une déclaration sans équivoque de la diplomatie chinoise Lors de son point de presse régulier, Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a déclaré : « La Chine s'oppose à l'utilisation des tarifs douaniers comme levier pour imposer des politiques à d'autres pays. Ce type de stratégie n'est bénéfique pour personne. » La réaction chinoise intervient moins de 24 heures après les propos publiés par Donald Trump sur sa plateforme Truth Social, dans lesquels il affirme : « Tout pays s'alignant sur les politiques anti-américaines du groupe Brics se verra imposer une taxe douanière supplémentaire de 10 %. Il n'y aura pas d'exception. Merci pour votre attention. » Ces déclarations interviennent alors que les pays membres du groupe Brics — réunis dimanche à Rio de Janeiro — ont fermement critiqué les politiques douanières de Trump, qu'ils accusent de fausser les règles du commerce international. Fondé en 2009, le groupe Brics rassemble à l'origine le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud. Il a élargi son cercle en 2024 à l'Egypte, l'Ethiopie, l'Indonésie, l'Iran et les Emirats arabes unis, formant ainsi un bloc représentant près de la moitié de la population mondiale et environ 40 % du PIB mondial. Cette montée en puissance du bloc inquiète Washington, d'autant que plusieurs pays en développement commencent à adopter des positions alignées sur celles des Brics dans les fora internationaux, notamment sur les questions de gouvernance économique et de réforme du système commercial mondial. Pékin fustige le « harcèlement commercial » américain En écho aux propos du ministère des Affaires étrangères, He Yungqian, porte-parole du ministère chinois du Commerce, avait déjà critiqué, quelques jours plus tôt, la stratégie tarifaire des Etats-Unis, qualifiée d'« intimidation unilatérale ». Pékin considère ces « droits de douane réciproques » comme une violation des principes de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). La Chine affirme rester attachée à une résolution des conflits commerciaux par « le dialogue et la consultation sur un pied d'égalité », mais elle rejette toute solution négociée qui se ferait à ses dépens. Ainsi, alors que la rivalité sino-américaine s'étend désormais aux alliances économiques globales comme les Brics, les tensions commerciales reprennent une dimension politique forte à l'approche des élections américaines. En dénonçant les menaces tarifaires de Donald Trump, la Chine cherche à se poser en défenseur du multilatéralisme et du commerce équitable, tout en avertissant qu'elle ne tolérera pas de compromis nuisant à ses intérêts fondamentaux. Le bras de fer économique, désormais mondial, semble loin d'être terminé. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!