Le président américain Donald Trump a annoncé ce samedi, via son compte Truth Social, une hausse spectaculaire des droits de douane à 30 % sur les importations en provenance de l'Union européenne et du Mexique, à compter du 1er août 2025. Cette décision, présentée comme une mesure de correction du déséquilibre commercial, intervient en pleine négociation entre Bruxelles et Washington pour parvenir à un nouvel accord. Dans deux lettres distinctes publiées sur sa plateforme, Donald Trump justifie cette mesure d'abord par le rôle du Mexique dans le transit de drogues illicites, puis par un déficit commercial « inacceptable » avec l'Union européenne. « Il s'agit d'un grand honneur pour moi d'envoyer cette lettre », écrit-il dans un message adressé à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, avant d'insister : « Le taux de 30 % est bien inférieur à ce qu'il faudrait pour éliminer le déficit. » Jusqu'à présent, la majorité des exportations européennes vers les Etats-Unis étaient soumises à des droits d'environ 10 %, voire seulement 2,5 % en moyenne avant le premier mandat de Donald Trump. Une réaction rapide mais mesurée de Bruxelles L'Union européenne n'a pas tardé à réagir. La Commission a déclaré « prendre note » de la lettre du président américain et a réaffirmé sa volonté de poursuivre les négociations jusqu'au 1er août, tout en prévenant : « Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour préserver les intérêts de l'UE, y compris l'adoption de contre-mesures proportionnées si nécessaire. » Trois hauts responsables européens ont confié à l'agence Reuters qu'ils considéraient cette initiative comme une « tactique de négociation » typique de Donald Trump, visant à renforcer son levier d'influence à la veille d'un accord encore fragile. Derrière cette mesure se cache l'un des chevaux de bataille historiques de Donald Trump : la lutte contre les déficits commerciaux. En 2023, la balance commerciale des biens entre l'UE et les Etats-Unis était excédentaire de 157 milliards d'euros en faveur de l'Europe. Toutefois, en incluant les services, le déficit réel des Etats-Unis vis-à-vis de l'UE tombait à 48 milliards d'euros, comme le rappelait récemment BFM Business. Donald Trump propose en contrepartie une « sortie » aux industriels européens : pas de tarifs supplémentaires s'ils choisissent de délocaliser leur production sur le sol américain. Il promet des autorisations « rapides et professionnelles », dans un délai de « quelques semaines ». Des tensions commerciales croissantes Le climat commercial transatlantique s'est à nouveau tendu ces dernières semaines. Le 2 avril dernier, Donald Trump avait annoncé une taxe générale de 20 % contre l'Union européenne, avant de suspendre cette mesure temporairement pour relancer les négociations bilatérales. Cette pause n'aura finalement duré que trois mois. Le président américain a également confirmé que les mêmes droits de douane s'appliqueront au Mexique, qu'il accuse d'inaction face au trafic de stupéfiants. Ce double front tarifaire risque de raviver les tensions commerciales mondiales, à un moment où les marchés restent fragilisés par l'instabilité géopolitique. Ainsi, avec cette annonce inattendue et brutale, Donald Trump relance une politique commerciale offensive et met une nouvelle fois l'Europe sous pression. Si la Commission européenne espère toujours éviter l'escalade avant l'échéance du 1er août, la possibilité de sanctions réciproques et d'un retour à une guerre commerciale ouverte entre les deux blocs devient plus que jamais plausible. Le mois de juillet s'annonce décisif pour l'avenir des relations économiques transatlantiques. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!