Dans une déclaration diffusée ce dimanche 13 juillet 2025, la Première ministre italienne Giorgia Meloni a tiré la sonnette d'alarme sur le risque d'une « guerre commerciale au sein de l'Occident », au lendemain de l'annonce par Donald Trump d'une taxation de 30 % sur les produits importés de l'Union européenne et du Mexique. Cette décision, qui devrait entrer en vigueur le 1er août prochain, agite les capitales européennes et met à l'épreuve la cohésion transatlantique. « Une guerre commerciale au sein de l'Occident nous affaiblirait tous face aux défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés ensemble », a déclaré Giorgia Meloni, appelant à la prudence et au dialogue. Pour la cheffe du gouvernement italien, l'heure est à la négociation et à la défense d'un accord commercial "équitable et de bon sens". « L'Europe dispose de la puissance économique et financière nécessaire pour affirmer sa position. L'Italie fera sa part. Comme toujours », a-t-elle souligné dans son communiqué. L'Europe dans l'expectative, Washington dans l'offensive La décision de Donald Trump de réinstaurer des droits de douane punitifs sur l'ensemble des produits européens, après s'être d'abord attaqué à l'acier et à l'aluminium, suscite des inquiétudes dans l'ensemble des pays membres. Elle intervient dans un contexte électoral tendu aux Etats-Unis, où le président-candidat multiplie les gestes à destination de sa base industrielle et protectionniste. De son côté, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a tenté d'apaiser les tensions en annonçant que Bruxelles n'entendait pas riposter immédiatement, préférant miser sur la négociation. L'UE espère ainsi éviter l'application de l'intégralité de la taxe de 30 %, qui toucherait de nombreux secteurs-clés, notamment l'automobile, l'agroalimentaire ou le luxe. Mais cette prudence n'est pas du goût de tous. En Italie, l'opposition politique a vivement critiqué Giorgia Meloni. L'ancien chef du gouvernement et président du Mouvement 5 Etoiles (M5S), Giuseppe Conte, l'a accusée de "baisser la tête" face aux menaces de Washington, pointant l'ambiguïté de ses positions vis-à-vis des Etats-Unis et son alignement supposé sur les thèses trumpistes. Pour Meloni, l'enjeu est double : défendre les intérêts économiques de l'Italie, tout en préservant les relations stratégiques avec un allié historique. Une équation complexe, d'autant plus que certains pans de l'industrie italienne dépendent fortement de leurs exportations vers le marché américain. Un bras de fer qui s'annonce long Cette nouvelle poussée de tension laisse présager un bras de fer commercial potentiellement durable entre les deux rives de l'Atlantique. Si l'Union européenne devait adopter des contre-mesures, le conflit pourrait s'élargir à d'autres secteurs sensibles, affectant les chaînes d'approvisionnement mondiales déjà fragilisées par les crises successives. Dans l'attente d'un éventuel compromis, la déclaration de Meloni s'inscrit comme un appel à la raison, alors que l'équilibre économique et géopolitique de l'Occident semble vaciller sous l'effet des politiques protectionnistes américaines. Une chose est sûre : les prochaines semaines seront décisives pour éviter un engrenage préjudiciable à l'économie mondiale. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!