Les tensions montent entre Brasilia et Washington, à la suite d'une série de décisions américaines jugées hostiles par les autorités brésiliennes. Selon le journal O Estado de São Paulo, le gouvernement du président Lula da Silva étudie plusieurs mesures de représailles économiques en réponse aux sanctions récemment annoncées par l'administration Trump, notamment des restrictions sur les dividendes versés par les entreprises américaines opérant au Brésil. Des sanctions américaines ciblant le judiciaire brésilien Le conflit s'est intensifié après l'annulation unilatérale des visas de plusieurs juges de la Cour suprême brésilienne par les autorités américaines. Cette décision est intervenue dans un contexte sensible : le juge Alexandre de Moraes avait récemment autorisé une perquisition au domicile de l'ancien président Jair Bolsonaro, désormais poursuivi pour tentative de coup d'Etat à l'issue de son mandat. Le président américain Donald Trump, qui a maintenu un lien politique fort avec Bolsonaro, a annoncé des droits de douane de 50 % sur certaines importations brésiliennes. Ces tarifs entreront en vigueur le 1er août 2025, une mesure que Trump a justifiée en lien avec la situation judiciaire de son allié politique. Des réponses économiques en discussion Face à ce que Brasilia considère comme une ingérence inadmissible, plusieurs pistes de riposte sont envisagées. Outre les restrictions sur les dividendes des entreprises américaines, les journaux O Estado de São Paulo et O Globo rapportent que le Brésil envisage de suspendre certains brevets sur des médicaments américains et d'imposer une taxe numérique sur les grandes entreprises technologiques, en particulier les GAFAM. Les modalités de ces éventuelles mesures fiscales restent à préciser, mais elles devraient être proportionnelles aux revenus générés localement par les plateformes concernées. La décision finale reviendra au président Lula, qui se montre jusqu'ici prudent, préférant laisser place à la diplomatie. Une ligne rouge institutionnelle pour Lula Dans une déclaration publiée samedi, le président brésilien a fermement rejeté toute tentative d'intimidation ou de pression étrangère sur les institutions nationales. « L'ingérence d'un Etat dans le pouvoir judiciaire d'un autre Etat est inacceptable et viole les principes fondamentaux du respect et de la souveraineté entre les nations », a-t-il déclaré, affichant un soutien explicite aux juges de la Cour suprême. Brasilia affirme vouloir poursuivre les négociations diplomatiques avec Washington, mais se réserve le droit de riposter à partir du 2 août 2025, si les sanctions américaines ne sont pas levées ou atténuées. Ainsi, cette escalade entre le Brésil et les Etats-Unis met en lumière un nouvel axe de confrontation géopolitique, mêlant intérêts économiques, pressions judiciaires et rivalités politiques transnationales. Alors que les sanctions douanières de Trump s'annoncent lourdes de conséquences, la riposte brésilienne pourrait marquer un tournant dans les relations bilatérales. Le mois d'août s'annonce déterminant dans ce bras de fer entre deux puissances aux agendas politiques de plus en plus divergents. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!