De nouvelles fuites audio diffusées par la chaîne israélienne 12 ravivent la polémique autour des responsabilités politiques dans la guerre déclenchée le 7 octobre 2023. L'ancien chef du renseignement militaire israélien (Aman), Aharon Haliva, y affirme que le Premier ministre Benyamin Netanyahu avait bel et bien été alerté de la possibilité d'un conflit majeur avant l'attaque menée ce jour-là par le Hamas. Des avertissements ignorés Selon Haliva, un avertissement stratégique clair avait été transmis directement au bureau du Premier ministre, ainsi qu'aux chefs du Mossad et du Shin Bet. Les renseignements, dit-il, étaient « publiés et diffusés en continu », ce qui rend impossible toute prétention à l'ignorance. L'ancien responsable militaire décrit un Netanyahu réticent aux briefings réguliers : « Autrefois, il rencontrait le chef du renseignement chaque semaine. Puis, c'est devenu une fois par mois, puis une fois tous les deux mois. La raison ? Il ne voulait pas entendre ce qui ne lui plaisait pas. » Des accusations lourdes Dans ces enregistrements, Haliva insiste : « Le Premier ministre était au courant de tout. Il assistait aux réunions, contestait bruyamment les évaluations et tout est documenté dans des notes officielles comportant des avertissements stratégiques clairs. Et pourtant, aucune mesure n'a été prise. » Il ajoute avec amertume : « Dans un Etat normal, pour bien moins que cela, les responsables auraient démissionné. Ici, au contraire, tout semble permis. » Haliva a également évoqué le climat délétère qui régnait en Israël avant l'attaque, marqué par les manifestations contre les réformes judiciaires et la fragmentation de la société. À ses yeux, cette fragilité interne avait été identifiée comme une vulnérabilité majeure exploitée par les ennemis du pays. Le général Aharon Haliva, né en 1967 à Haïfa et engagé dès 1985 dans la brigade des parachutistes, avait gravi tous les échelons jusqu'à prendre la tête du renseignement militaire en 2021. Le 22 avril 2024, il a présenté sa démission, devenant le premier haut gradé à quitter officiellement ses fonctions à la suite des échecs sécuritaires du 7 octobre. Netanyahu continue de nier Malgré la multiplication des témoignages, notamment de la part de responsables militaires, Netanyahu a répété à plusieurs reprises qu'il n'avait pas été averti d'une attaque imminente. Ces nouvelles fuites renforcent cependant les critiques de l'opposition et des familles d'otages, qui accusent le Premier ministre de vouloir se défausser de ses responsabilités dans l'un des épisodes les plus sombres de l'histoire israélienne récente. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!