C'est un soutien qui pèse lourd, pour la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania mais surtout pour la cause qu'elle défend : les droits élémentaires des Palestiniens. La star planétaire Brad Pitt et le brillant acteur Joaquin Phoenix se joignent au projet cinématographique « The Voice of Hind Rajab« , en tant que producteurs exécutifs. Ils s'ajoutent aux réalisateurs oscarisés Jonathan Glazer et Alfonso Cuaron. Du très beau monde autour de la Tunisienne nominée aux oscars. Ils ne seront pas de trop pour conscientiser les décideurs sur leur responsabilité historique face à cette fuite en avant sanglante, orchestrée par un sanguinaire, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Le long métrage de Kaouther Ben Hania a pour cadre Gaza, dont les habitants n'ont connu que mort et désolation depuis le 7 octobre 2023. Coproduite par Plan B, la société de Brad Pitt, le ténor saoudien MBC et la société britannique Film4, l'oeuvre de la cinéaste tunisienne met en scène les dernières heures de la petite Palestinienne de 6 ans Hind Rajab, fauchée par des tirs israéliens en janvier 2024 après avoir été coincée dans une voiture avec sa famille décédée dans l'enclave palestinienne… Ces grands noms du cinéma ne sont pas les seuls à figurer dans le générique de fin du film, la productrice Jemima Khan, la créatrice de bijoux anglaise Sabine Getty et le fondateur de Lionsgate Entertainment Frank Giustra font également partie de la belle brochette de producteurs, rapporte Deadline. Glazer, qui a raflé l'an dernier l'Oscar du meilleur long métrage international pour « The Zone of Interest« , lequel évoque l'Holocauste, a fait grand bruit lors de son discours de remerciement. « Notre film montre où mène la déshumanisation dans ses pires conséquences. Elle a façonné notre passé et notre présent. Aujourd'hui, nous sommes ici, des hommes qui nient leur judéité et la Shoah, détournée par une occupation qui a entraîné des conflits pour tant d'innocents», a-t-il clamé. Taxé d'antisémite par certains, Glazer a pu compter sur le soutien de plus de 150 personnalités juives d'Hollywood – dont Joaquin Phoenix –, elles ont signé une lettre ouverte fustigeant ceux qui tirent sur un objecteur de conscience. «Les attaques contre Glazer constituent une distraction dangereuse par rapport à la campagne militaire croissante d'Israël, qui a déjà tué plus de 32 000 Palestiniens à Gaza et conduit des centaines de milliers de personnes au bord de la famine», ont-ils mentionné. « La Voix d'Hind Rajab« , en compétition pour le Lion d'Or – le prix principal – au Festival du Film de Venise, sera projeté en avant-première le 3 septembre prochain. Le film tire sa force de véritables enregistrements audio et il a été tourné dans le même espace, se focalisant sur la tension, le silence de mort et l'angoisse d'une fillette livrée à elle-même, dans ce funeste décor. La Tunisienne, dont le dernier film « Four Daughters » a été nominé pour le meilleur documentaire aux Oscars 2024, a confié que ce projet de film lui a été soufflé par son passage à Los Angeles, en pleine tournée pour les Oscars. C'est là que ce drame s'est imposé physiquement à elle, après avoir entendu les cris de détresse lancinants de Hind Rajab… «Puis, tout a basculé. J'ai entendu un enregistrement audio d'Hind Rajab implorant de l'aide. À ce moment-là, sa voix s'était déjà propagée sur Internet (…). J'ai immédiatement ressenti un mélange d'impuissance et de tristesse immense. Une réaction physique, comme si le sol s'était effondré sous mes pieds. Je ne pouvais plus continuer comme prévu», relate la cinéaste. «Cette histoire ne concerne pas seulement Gaza. Elle témoigne d'un deuil universel (…). Le cinéma peut préserver la mémoire. Le cinéma peut résister à l'amnésie. Puisse la voix de Hind Rajab être entendue», glisse-t-elle.
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