Le président français Emmanuel Macron a affirmé qu'il étudiait, avec plusieurs partenaires, la possibilité de sanctions économiques contre Israël et une réévaluation des relations avec certains pays européens, tout en réitérant son intention de reconnaître l'Etat de Palestine. Dans un entretien accordé à la chaîne israélienne 12, le chef de l'Etat a déclaré s'être senti "insulté" par une lettre du Premier ministre Benjamín Netanyahou l'accusant d'être responsable de la montée de l'antisémitisme en France, une impution qu'il juge « une grave erreur ». Emmanuel Macron a, par ailleurs, confirmé vendredi sur la plateforme X sa détermination à reconnaître l'Etat de Palestine, inscrivant ce geste dans une « feuille de route de paix complète » destinée à garantir la sécurité et la paix aux Israéliens comme aux Palestiniens. Il estime que la poursuite de la construction de colonies en Cisjordanie démontre que l'objectif du gouvernement israélien n'est pas uniquement la lutte contre le Hamas, mais s'apparente à une remise en cause du principe des deux Etats. Le président a ajouté que si l'opération militaire à Gaza se poursuivait « par décision gouvernementale », la discussion sur d'éventuelles sanctions devrait être mise à l'agenda. Selon lui, les opérations à Gaza ont provoqué un nombre très élevé de morts et de blessés, au point d'entamer l'image et la crédibilité d'Israël. Il plaide pour la reconnaissance du droit du peuple palestinien à un Etat, qu'il considère comme le meilleur moyen d'isoler le Hamas et de stabiliser durablement la région. Un front diplomatique en formation Dans un contexte de tensions accrues autour de la Cisjordanie, où des responsables israéliens ont agité la menace d'une annexion en réaction aux projets de reconnaissance portés par plusieurs capitales occidentales, l'Elysée affirme qu'un groupe de 10 pays a décidé de reconnaître l'Etat de Palestine et participera lundi à un conférence à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU. France, Royaume-Uni, Australie, Canada, Belgique, Luxembourg, Portugal, Malte, Andorre et Saint-Marin figurent, selon la présidence française, parmi les Etats concernés. Emmanuel Macron doit prononcer une allocution pour officialiser la reconnaissance de la Palestine lors de ce rendez-vous, coprésidé avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, qui interviendra par visioconférence selon les dernières informations communiquées côté français. Cette perspective a suscité de vives protestations à Tel-Aviv : les autorités israéliennes dénoncent une « récompense » au Hamas à la suite de l'attaque du 7 octobre 2023, alors que Paris soutient, au contraire, que la reconnaissance s'inscrit dans une logique de désescalade, de retour au droit international et de sécurité partagée. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!