La principale organisation professionnelle indienne, Nasscom, a exprimé samedi 20 septembre 2025 son inquiétude face à la décision du président américain Donald Trump d'imposer des frais annuels de 100 000 dollars sur les visas de travail H-1B, largement utilisés dans le secteur des technologies. Cette mesure, qui entre en vigueur dimanche, risque d'avoir des conséquences lourdes pour les entreprises du numérique, grandes consommatrices de main-d'œuvre étrangère qualifiée, notamment venue d'Asie. Le visa H-1B, pilier du secteur technologique Le visa H-1B permet à des travailleurs étrangers hautement qualifiés – scientifiques, ingénieurs, informaticiens – de venir exercer aux Etats-Unis pour une période initiale de trois ans, renouvelable jusqu'à six ans, sous le parrainage d'un employeur. Depuis sa première présidence, Donald Trump a multiplié les initiatives visant à limiter l'usage de ces permis de travail, affirmant vouloir donner la priorité aux travailleurs américains. « Former des Américains » : l'argument de l'administration Le secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, aux côtés de Trump à la Maison Blanche, a déclaré que « l'idée est que les grandes entreprises technologiques ou autres cessent de former des travailleurs étrangers ». Selon lui, « si une entreprise recrute des étrangers, elle devra payer 100 000 dollars au gouvernement, puis assurer leurs salaires, ce qui n'est pas rentable ». Il a ajouté : « Si vous voulez former quelqu'un, formez un jeune diplômé américain de nos universités prestigieuses, arrêtez de faire venir des personnes pour occuper nos emplois ». L'Inde redoute des perturbations majeures L'organisation indienne Nasscom a jugé ces mesures préoccupantes pour la continuité des projets technologiques et dénoncé le délai extrêmement court, limité à un jour, avant leur entrée en vigueur. « Cela crée une incertitude majeure pour les entreprises, les professionnels et les étudiants à travers le monde », souligne-t-elle, appelant à des périodes de transition adaptées pour réduire l'impact et permettre une réorganisation. Entreprises et talents indiens en première ligne Les Etats-Unis ont délivré près de 400 000 visas H-1B en 2024, dont les deux tiers étaient des renouvellements. Les Indiens représentent près des trois quarts des bénéficiaires. Les géants de la technologie américaine emploient une proportion importante de ces talents, installés aux Etats-Unis ou effectuant des allers-retours entre les deux pays. Sous la présidence démocrate de Joe Biden, les approbations de visas H-1B avaient atteint un pic en 2022, tandis que le taux de refus le plus élevé avait été enregistré en 2018, lors du premier mandat de Donald Trump. Un durcissement global de la politique migratoire Cet ordre exécutif s'ajoute à une série de mesures antimigratoires : expulsions massives de sans-papiers et instauration d'une carte de séjour « dorée » à un million de dollars, destinée à remplacer la célèbre green card. Ce dispositif permettra aux étrangers dotés de « compétences exceptionnelles » d'obtenir une résidence permanente accélérée. Un conseiller de Trump a précisé que « pour un million de dollars versés au Trésor américain, ou deux millions si le dossier est appuyé par une entreprise, les candidats bénéficieront d'une procédure de visa prioritaire ». Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!