Depuis la tribune des Nations unies à New York, Emmanuel Macron a franchi un cap décisif dans la diplomatie française. Lundi soir, le président de la République a solennellement déclaré : « La France reconnaît aujourd'hui l'Etat de Palestine », sous les applaudissements nourris de nombreux diplomates, mais en l'absence remarquée d'un représentant israélien. Une reconnaissance officielle au nom de l'histoire Le chef de l'Etat a affirmé que cette décision s'inscrit dans la continuité de l'engagement historique de la France au Proche-Orient. « Jamais la France n'a manqué à Israël quand sa sécurité est en jeu », a-t-il souligné, avant d'ajouter que cette reconnaissance constitue une défaite pour le Hamas, les antisémites et les antisionistes, car elle ouvre la voie à une « négociation utile » pour briser l'engrenage de la violence. Emmanuel Macron a précisé qu'une ambassade française en Palestine pourrait être installée « dès que les 48 otages israéliens seront libérés ». Selon lui, cette étape est indispensable pour avancer vers un Etat palestinien souverain et démilitarisé, et pour que les partenaires arabes et musulmans respectent leur engagement de reconnaître Israël et d'établir des relations normales avec Tel-Aviv. Un plaidoyer contre la guerre à Gaza Dans son discours, le président français a dressé un constat sévère sur la situation humanitaire à Gaza : « Rien ne justifie plus la guerre », a-t-il martelé. Selon lui, la poursuite des opérations israéliennes se traduit par la destruction des vies de centaines de milliers de civils déplacés. Emmanuel Macron a rappelé que « depuis le 7 octobre, c'est la négation de la vie de l'autre qui prévaut », soulignant que « une vie vaut une vie », qu'elle soit israélienne ou palestinienne. En évoquant les Accords d'Abraham et la perspective d'une paix régionale, Emmanuel Macron a mis en garde contre un risque de remise en cause par les actions militaires en cours. « Nous portons la responsabilité collective d'avoir failli à bâtir une paix juste et durable », a-t-il déclaré, rappelant le souvenir des attentats du 7 janvier 2015 en France et l'élan de solidarité internationale qui avait suivi. Un appel au courage politique Le président a enfin insisté sur la nécessité de protéger « les uns et les autres » et de confier à une administration palestinienne le « monopole de la sécurité à Gaza ». À ses yeux, la reconnaissance de la Palestine constitue une chance historique d'ouvrir le chemin de la paix, en réconciliant les peuples et en donnant un cadre international aux aspirations légitimes des deux parties. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!