Le conseil local de Gabès Ville a annoncé, dans un communiqué, que les députés Karim Jemâaï, Ahmed Kfarras et Yosra Dkhil, accompagnés de Radhia Gharrairi, membre du conseil régional, se sont rendus lundi à l'hôpital pour s'enquérir de la situation sanitaire des élèves de l'école et du collège de Chatt Essalem, victimes d'un nouvel épisode d'intoxication collective. Symptômes inédits et cas toujours sous surveillance Selon le conseil, « la majorité des enfants a quitté l'hôpital », mais plus de dix cas restent hospitalisés en raison de la gravité des symptômes. Les élus ont relevé que « presque tous les enfants présentent les mêmes troubles : difficulté à marcher et relâchement d'un membre inférieur, des complications inédites par rapport aux incidents précédents qui se limitaient à des problèmes respiratoires ». Des moyens médicaux limités face à l'urgence Le communiqué précise qu'« à l'inverse de certaines rumeurs, l'hôpital a assuré toutes les analyses nécessaires, y compris des IRM, dans l'attente des rapports médicaux définitifs pour un diagnostic précis». Toutefois, le manque de ressources a contraint l'établissement à répartir les enfants entre plusieurs services, malgré les efforts déployés par le personnel médical et la direction régionale de la santé. Le conseil local a exhorté la direction régionale de la santé et la responsable de l'hôpital à « fournir de meilleures conditions de soins et d'accompagnement, à la hauteur de la gravité de la situation », rappelant que « l'aspect psychologique est tout aussi important que le suivi médical ». Appel à un plan national pour mettre fin aux activités industrielles polluantes Réitérant sa demande d'« une enquête sérieuse et urgente pour identifier la nature du gaz et sanctionner les responsables », le conseil a souligné que « les unités industrielles polluantes de Gabès ne sont plus seulement des sources de gaz étouffants, mais représentent désormais une menace directe pour la vie, pouvant mener de simples cas d'asphyxie au risque de paralysie ou même de décès ». Il a appelé à « l'arrêt immédiat de ces unités, leur réhabilitation et leur mise à niveau », précisant qu'elles ont « dépassé leur durée de vie » et qu'elles constituent « un danger existentiel pour la population ». Pour le conseil, la seule solution durable passe par « un plan national urgent visant à mettre fin progressivement à leur activité selon un calendrier défini, tout en élaborant un modèle économique alternatif permettant d'intégrer les travailleurs et de créer de nouvelles perspectives de développement et d'investissement fondées sur les atouts de la région ». Un appel direct au président de la République Le conseil local de Gabès Ville a enfin appelé le président de la République à intervenir d'urgence, affirmant que « la vie des citoyens et la sécurité des enfants doivent primer sur toutes les considérations politiques, juridiques ou économiques ». Il a assuré qu'il suivra de près ce dossier et l'évolution de l'état de santé des élèves de Chatt Essalem. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!