Né en France de parents tunisiens, 4Mrok dévoile « Bleu Ciel », un clip à la fois engagé et poétique, extrait de son second EP « Entre Joie et Peine », lui-même composante d'un projet global intitulé « Etranger ». L'artiste revendique une double appartenance — from France, made in Tunisia — et affirme puiser, en Tunisie, ce « côté humain » qu'il dit voir s'éroder ailleurs. Cette sensibilité irrigue le projet tout entier, avec Gringo à la réalisation des clips et Ra3D à la production musicale. À l'origine, « Bleu Ciel » n'était qu'une simple vidéo. « Rien n'était calculé, mais tout se passe comme prévu », confie 4Mrok, résumant un processus créatif qui s'est accéléré au fil des essais et des intuitions. Très vite, l'envie d'un message fort s'impose, inspiré par l'oppression et le génocide vécus par des frères palestiniens. Reste une question centrale : « Comment mettre en image cette injustice qui dure depuis déjà trop longtemps en Palestine ? » La réponse viendra de la création assistée par l'intelligence artificielle. Porté par des prompts soigneusement travaillés et par l'œil de Gringo, le clip prend forme : un récit visuel où l'émotion et l'engagement se répondent, où la métaphore fait surgir des images que la caméra seule peine parfois à saisir. L'IA n'est pas ici un gadget : elle devient outil de mise en scène, langage plastique et accélérateur d'intentions, au service d'un propos résolument humaniste. Le bleu du ciel fonctionne comme un motif d'espérance, un horizon qui persiste malgré la noirceur des jours, et la musique de Ra3D ménage l'espace nécessaire à l'intériorité du récit. Avec « Etranger », 4Mrok confirme qu'un projet musical peut aussi être une proposition d'art total : des chansons, des images, une ligne éditoriale claire et un positionnement éthique. L'artiste ne cherche pas l'effet spectaculaire ; il privilégie une retenue expressive, qui laisse sa place à la dignité des figures évoquées et à la résonance intime chez le public. Le résultat est un objet accessible et partageable, pensé pour circuler au-delà des frontières et au-delà des camps. Cette démarche assume une part de prise de risque : faire appel à l'IA, c'est accepter une esthétique nouvelle, parfois déstabilisante, mais capable d'ouvrir d'autres chemins d'empathie. 4Mrok et Gringo en font un outil de témoignage, pas une fin en soi. À l'écran, la poésie visuelle soutient l'intention politique ; dans les oreilles, la production de Ra3D installe un écrin sobre, où chaque mot pèse et chaque silence compte. Au-delà de « Bleu Ciel », le second EP « Entre Joie et Peine » inscrit l'artiste dans la durée : deuxième chapitre d'un itinéraire qui relie Tunisie et France, intime et collectif, musique et images. Le slogan assumé — from France, made in Tunisia — n'est pas qu'une signature : c'est une méthode. Produire, créer, monter, finaliser depuis la Tunisie, avec des talents du pays et de la diaspora, pour dire au monde une histoire universelle : celle de l'exil, de l'attachement et de la quête d'un ciel apaisé. Avec « Bleu Ciel », 4Mrok rappelle enfin qu'un clip peut être plus qu'une vitrine : un vecteur de sens, un lien entre des publics qui ne se parlent pas toujours, un espace de mémoire pour celles et ceux qu'on ne voit plus. Ici, l'IA ne remplace pas l'artiste : elle prolonge la main et élargit le regard. Et c'est peut-être là que réside la promesse d'« Etranger » : un projet à double racine qui cherche, par l'art, à restituer de l'humanité là où elle manque. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!