Rebondissement quelques heures après la démission officielle du Premier ministre Sébastien Lecornu, démission pourtant acceptée par le président Emmanuel Macron. Au terme d'un entretien entre le chef de l'Etat et le fugace locataire de Matignon, le palais de l'Elysée fait savoir que « le président de la République a confié à Monsieur Sébastien Lecornu, Premier ministre démissionnaire en charge des affaires courantes, la responsabilité de mener, d'ici mercredi soir, d'ultimes négociations afin de définir une plateforme d'action et de stabilité pour le pays« . Il a donc jusqu'à mercredi soir pour organiser « d'ultimes négociations« . Mais si ça ne donne rien, alors « le président de la République prendra ses responsabilités« . Lesquelles ? Mystère total… C'est aussi mystérieux que le débarquement de Bruno Le Maire au poste de ministre des Armées, alors que tout le monde le croyait définitivement à la retraite après son sombre bilan à la tête de l'Economie et des Finances du pays. Etant donné que c'est son nom qui a provoqué l'ire des Républicains – la droite – jusqu'à faire exploser le gouvernement moins de 14 heures après son officialisation – un record !-, Le Maire devrait se retirer sur la pointe des pieds pour laisser Lecornu tenter de manoeuvrer. Ce qui est certain c'est que tout cette agitation écorne un peu plus le peu de crédibilité qui restait au président Macron, ne parlons même pas de l'éphémère Premier ministre, qui a démissionné et rempilé dans la même journée. Tous ces atermoiements ne font pas très sérieux et seront sévèrement taclés par le personnel politique. L'Elysée tient sans doute à conjurer ses deux records absolus sous la 5e République (durée de vie la plus courte à Matignon, 28 jours et gouvernement le plus éphémère après son officialisation). Mais surtout le chef de l'Etat – qui a validé tous les noms des ministres – fait preuve d'un amateurisme qu'on ne soupçonnait pas. C'est atterrant, affligeant ; c'est comme si on le payait pour se saborder et le pays avec. Très étrange! Macron s'est rendu compte tardivement, peut-être, que Lecornu est sans doute sa dernière carte avant que le cauchemar d'une deuxième dissolution lui soit imposée par la classe politique, toutes tendances confondues, voire pire : sa destitution ou sa démission. Même son ancien Premier ministre Gabriel Attal ne lui pardonnera jamais le ratage de la dissolution. Il n'est pas certain que le surprenant retour de Lecornu après son départ tout aussi stupéfiant soigne les affaires de l'Elysée… Quand on vous disait que le deuxième mandat présidentiel sera un enfer pour lui. C'est même pire que tout ce qu'on pouvait imaginer.
Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!