La tension en Méditerranée orientale s'est brutalement ravivée ce mercredi matin. La Flottille de la liberté, un convoi humanitaire international en route vers la bande de Gaza pour briser le blocus israélien, a été attaquée par l'armée israélienne alors qu'elle se trouvait dans les eaux internationales, à environ 120 milles marins (220 km) des côtes gazaouies. L'annonce a été faite par la Commission internationale pour briser le siège de Gaza, organisatrice de la mission, qui a affirmé sur la plateforme X que « l'armée israélienne a attaqué la flottille dans les eaux internationales ». Selon la même source, trois navires – Gaza Sunbirds, Alaa Al-Najjar et Anas Al-Sharif – ont été interceptés à 04h34 du matin, subissant un « assaut illégal » de la marine israélienne. Des images diffusées par la commission montrent des soldats israéliens montant à bord de plusieurs bateaux, procédant à l'arrestation des participants et tentant de neutraliser les caméras de surveillance en les détruisant à coups d'armes. L'un des navires, Al-Dhamir (« La Conscience »), transportant 93 journalistes, médecins et militants, aurait été pris pour cible par un hélicoptère militaire israélien, toujours selon les organisateurs. Un nouvel épisode dans la campagne humanitaire internationale Le convoi, composé de dix navires partis de Sicile le 25 septembre dernier, transportait des dizaines d'activistes de divers pays, parmi lesquels des parlementaires, médecins et journalistes. Leur mission : livrer une aide humanitaire symbolique à Gaza et dénoncer le blocus maritime imposé par Israël depuis 2007. Les organisateurs avaient maintenu leur cap malgré les mises en garde de Tel-Aviv. Ce nouvel épisode survient une semaine seulement après l'interception de 42 autres navires du « Flottille Sou;oud », dont plusieurs avaient réussi à atteindre les 19 milles marins des côtes gazaouies avant d'être arrêtés par la marine israélienne. Selon des ONG, des centaines d'activistes avaient alors été arrêtés arbitrairement avant d'être relâchés, certains rapportant des cas de torture et de mauvais traitements. Les réactions n'ont pas tardé. Le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim a condamné « avec la plus grande fermeté » l'attaque israélienne et exigé la libération immédiate des militants malaisiens présents à bord. De son côté, le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani a indiqué suivre la situation « de près » via l'ambassade d'Italie à Tel-Aviv, confirmant la détention de dix citoyens italiens. Il a demandé à Israël de garantir le respect de leurs droits fondamentaux jusqu'à leur expulsion. Israël assume et revendique l'interception Le ministère israélien des Affaires étrangères a qualifié cette opération de « tentative vaine et irresponsable de franchir une zone de combat », affirmant que les participants avaient ignoré les avertissements répétés de la marine. Selon Tel-Aviv, les passagers sont « sains et saufs » et ont été transférés vers un port israélien où ils devraient être rapidement expulsés. Cette version est contredite par les organisateurs, qui parlent d'un acte de piraterie en haute mer, contraire au droit international et aux conventions maritimes. Une tragédie humanitaire qui se poursuit à Gaza Cette attaque intervient dans un contexte dramatique : selon les autorités de Gaza et plusieurs ONG, plus de 67 000 Palestiniens ont été tués depuis le début de l'offensive israélienne, tandis que des dizaines de milliers d'autres ont été blessés. La bande de Gaza fait face à une catastrophe humanitaire sans précédent, marquée par la destruction d'hôpitaux, d'écoles et de logements, et par un blocus total de l'eau, de la nourriture et de l'électricité. Les tentatives répétées d'acheminer une aide par voie maritime témoignent de la désespérance croissante des populations civiles et de la détermination des ONG internationales à dénoncer un siège que l'ONU qualifie de punition collective illégale. Alors qu'Israël continue de justifier le blocus au nom de la sécurité nationale, les attaques contre des missions humanitaires internationales risquent d'aggraver son isolement diplomatique et de raviver les tensions au sein d'une communauté internationale déjà divisée sur la guerre à Gaza. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!