La Tunisie s'attend cette année à une production d'huile d'olive similaire à celle de l'année précédente, marquée par une récolte record qui avait stimulé l'économie nationale et assuré une forme d'autosuffisance, notamment grâce aux mesures décidées par le président de la République. Cependant, cette abondance a mis en lumière plusieurs faiblesses structurelles, dont la faible promotion du produit à l'international et la limitation des débouchés commerciaux, malgré la réputation mondiale de l'huile d'olive tunisienne, considérée parmi les meilleures au monde. Une consommation locale faible malgré une production record Selon Lotfi Riahi, président de l'Organisation tunisienne pour l'orientation du consommateur (Organisation Irchad), la récolte de cette année s'annonce « exceptionnelle à tous points de vue ». Il a précisé que la consommation nationale d'huile d'olive représentait environ 10 % de la production l'an dernier, et qu'elle devrait se situer entre 5 et 7 % cette année. D'où la nécessité, selon lui, de maintenir le prix préférentiel pour les consommateurs tunisiens, comme celui mis en place l'année précédente. Miser sur la valorisation et l'emballage pour conquérir les marchés Lotfi Riahi insiste sur la nécessité de valoriser la récolte à l'échelle nationale et internationale, en abandonnant les méthodes traditionnelles de commercialisation. Il plaide pour un investissement accru dans l'emballage, notamment via des bouteilles d'un ou deux litres répondant aux normes mondiales de qualité, avec un étiquetage complet sur l'origine et les caractéristiques du produit. Le responsable souligne également l'urgence de mettre fin à l'exportation de l'huile d'olive en vrac, une pratique qui profite davantage aux pays étrangers qu'à la Tunisie. De nombreux importateurs, rappelle-t-il, revendent l'huile tunisienne sous leur propre marque, ce qui prive le produit national de sa reconnaissance et de sa valeur ajoutée. Soutenir les petits producteurs et lutter contre la fraude Riahi met aussi en garde contre les pratiques frauduleuses de certains commerçants, facilitées par les circuits de vente traditionnels. Il estime que la généralisation de la vente d'huile d'olive conditionnée permettrait de mieux contrôler la qualité et d'éliminer une grande partie des abus. Il appelle enfin à soutenir les petits agriculteurs et investisseurs, afin qu'ils puissent participer activement à la valorisation de l'huile d'olive destinée à l'exportation. Dans le même contexte, il déplore que certaines marques locales mettent en bouteilles de verre l'huile végétale importée, bien moins nutritive que l'huile d'olive tunisienne, souvent vendue sans emballage ni label de qualité. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!