The liveblog has ended. No liveblog updates yet. La vague d'automatisation portée par l'intelligence artificielle (IA) commence-t-elle à remodeler, voire à menacer, l'emploi humain ? La question s'impose à nouveau après l'annonce, cette semaine, par Amazon, du licenciement d'environ 14 000 employés administratifs, un signal fort qui ravive le débat sur le rôle de l'IA dans les suppressions d'emplois au sein des grandes entreprises technologiques. Selon la BBC, cette décision marque peut-être une nouvelle étape dans la relation entre les géants du numérique et l'intelligence artificielle : celle où la recherche de productivité justifie une réduction massive des effectifs, les algorithmes prenant peu à peu la place des employés dans plusieurs secteurs stratégiques. Les géants américains rationalisent à l'ère de l'IA Amazon rejoint une liste croissante d'entreprises américaines qui attribuent leurs réductions d'effectifs aux "gains d'efficacité" offerts par l'IA. La plateforme d'éducation en ligne Chegg a ainsi supprimé 45 % de ses postes, invoquant "le nouvel environnement créé par l'intelligence artificielle", tandis que Salesforce a mis fin à 4 000 emplois, expliquant que ses agents virtuels pouvaient désormais accomplir certaines tâches administratives avec plus de rapidité et de précision. Le géant de la logistique UPS a, de son côté, supprimé 48 000 postes depuis 2023, sa directrice ayant explicitement lié cette décision à l'évolution des algorithmes d'apprentissage automatique. Mais plusieurs économistes appellent à la prudence. Selon Marta Gimbel, directrice exécutive du Budget Lab de l'université de Yale, "se baser uniquement sur les déclarations des entreprises pour mesurer l'effet de l'IA sur l'emploi est une erreur", rappelant que ces annonces masquent souvent des ajustements internes ou des corrections de stratégie. Entre technologie et cycle économique Une étude du Federal Reserve Bank de Saint-Louis note bien une corrélation entre la diffusion de l'IA et la hausse du chômage dans les métiers les plus exposés à l'automatisation depuis 2022. Cependant, les travaux du professeur Morgan Frank, de l'université de Pittsburgh, nuancent ce lien : les suppressions se concentrent surtout dans les emplois de bureau et de gestion, qui ont connu une montée des demandes d'allocations chômage après le lancement de ChatGPT fin 2022. Frank souligne que le marché du travail "devient plus difficile pour les profils administratifs et techniques, mais il est trop tôt pour affirmer que l'IA en est l'unique cause." De son côté, Marta Gimbel rappelle que les grandes entreprises technologiques avaient massivement recruté pendant la pandémie, profitant des taux d'intérêt proches de zéro. Leur réduction d'effectifs actuelle serait donc aussi un retour à la normale économique, plutôt qu'un simple effet de l'intelligence artificielle. Amazon en première ligne du changement Le groupe fondé par Jeff Bezos assume toutefois une stratégie clairement orientée vers l'automatisation. Amazon affirme vouloir devenir "plus agile sur le plan organisationnel" afin de maximiser les opportunités offertes par l'IA. Selon la BBC, l'entreprise a enregistré un chiffre d'affaires record en juillet dernier, atteignant 167,7 milliards de dollars, soit une hausse de 13 % sur un an, dépassant les prévisions de Wall Street. Pour Enrico Moretti, professeur d'économie à l'université de Californie – Berkeley, les grandes entreprises comme Amazon "se situent à la fois du côté des victimes et des bénéficiaires de la révolution de l'IA : elles produisent cette technologie et en subissent aussi les ajustements sociaux". Il ajoute que certains licenciements relèvent d'un "correction post-Covid" après les embauches massives de la pandémie. Le professeur Laurence Schmidt, du MIT Sloan, estime pour sa part qu'Amazon a "une capacité d'automatisation bien supérieure à celle de ses concurrents" grâce à sa taille et à ses ressources, et qu'elle pourrait à terme "geler le recrutement dans plusieurs divisions susceptibles d'être totalement automatisées". Malgré ces signaux d'alerte, les experts s'accordent sur un point : l'intelligence artificielle ne détruit pas encore massivement les emplois, mais réorganise profondément le travail. Le futur du marché de l'emploi mondial ne se joue pas seulement dans les algorithmes, mais aussi dans les politiques économiques, les investissements publics et la capacité d'adaptation des travailleurs face à une mutation qui, déjà, redéfinit les contours du travail humain. Abonnez-vous à la newsletter quotidienne Tunisie Numérique : actus, analyses, économie, tech, société, infos pratiques. Gratuite, claire, sans spam. Chaque matin Veuillez laisser ce champ vide Vous vous êtes bien abonné.e à notre newsletter ! Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!