La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a bouclé samedi, 25 février 2012 au soir, sa visite de travail en Algérie, qui a duré quelques heures, avant de partir pour le Maroc, dernière étape de sa tournée dans la région du Maghreb. Clinton a évoqué en Algérie, des exigences évidentes en démocratie: la souveraineté des peuples. Cette intervention montre qu'il y a tout de même quelque chose qui ne tourne pas rond sur la planète Algérie, souligne le journal Al Watan. La veille seulement, le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, mettait en garde, dans un discours fleuve à Arzew, contre «les interventions étrangères». «Les conseils «amicaux» de Mme Clinton ne peuvent être compris autrement. Ils sont clairs et précis et sonnent comme une ingérence. La secrétaire d'Etat ne suggère rien moins au gouvernement algérien que d'être «responsable et de rendre des comptes». Ses propos, rapportés hier dimanche 26 février 2012 par la presse nationale, sont à la limite du diplomatiquement correct. «Nous sommes au XXIe siècle et je conçois la société comme un tabouret à 3 pieds ou 3 piliers : le premier représente le gouvernement qui est responsable, rend des comptes et crée des opportunités pour la population. Le deuxième représente la société civile qui travaille sans relâche pour améliorer les conditions de vie de ses concitoyens. Enfin, un secteur économique privé qui doit être dynamique et ouvert sur le monde, afin de créer des opportunités et de l'emploi» soutient la chef de la diplomatie américaine, qui projette même notre pays dans l'avenir lointain: «Pour les 50 prochaines années, l'Algérie a besoin et mérite d'assumer la place qui est la sienne en tant que nation parmi les nations où la prospérité, la paix et la sécurité existent pour la population. Les Etats-Unis veulent être votre partenaire. Un partenaire de votre gouvernement, de votre économie et de votre société civile, de manière à ce que ces changements positifs aient lieu». «Mme Clinton qui a préféré se rendre d'abord à l'ambassade américaine avant de faire un crochet à la présidence a, en réalité, caricaturé ce que l'Algérie n'est pas. Et les quelques phrases qu'elle a lâchées ont le mérite de mettre à nu la prétendue menace d'ingérence étrangère brandie pour faire peur aux Algériens».