Adnan Mansar porte-parole de la présidence de la République a appelé l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) à ne pas se laisser compromettre en s'ingérant dans les tiraillements politiques, qualifiant la centrale d'acquis historique pour le pays. Les tiraillements entre l'UGTT et Ennahdha sont normaux Au cours d'une conférence de presse tenue, lundi 27 février 2012 au palais présidentiel de Carthage en présence d'un parterre de journalistes des médias locaux et de correspondants de la presse étrangère, M. Adanan Mansar a affirmé en réponse à une question sur les tiraillements entre l'UGTT et le parti du Mouvement Ennahdha, que le rôle de la centrale syndicale est de défendre les intérêts de ses adhérents, estimant tout a fait normal que des divergences éclatent entre les composantes de la société civile ou politique. Il a souligné que ces divergences sont souvent utilisées comme prétexte pour accentuer les différences de points de vues, affirmant que des fois, il s'agit aussi de tensions issues de repositionnement dans le sillage des nouveaux équilibres et rapports de force découlant des dernières élections. Evoquant la position de la présidence à l'égard des agressions subies par les journalistes lors de la manifestation de l'UGTT samedi 25 février2012, il a fait part de sa condamnation de tout acte de violence perpétré contre n'importe quel citoyen à plus forte raison des journalistes dans l'exercice de leur métier en faisant assumer la responsabilité aux auteurs qui s'exposent à des poursuites judiciaires pour leurs actes. Au niveau de l'Appel lancé par le président Mazouki pour un débat avec un salafiste tout en confirmant cette invitation , il a indiqué que ce débat ne se limite pas à mettre en duel le président avec un salafiste mais englobera plusieurs salafistes et d'autres personnes. Il a indiqué la position du président Marzouki relative au blasphème qui est condamnable, que certains autres tunisiens réagissent en employant le mot de “rétrograde”. Le président provisoire rejette cette attitude, affirmant que ces deux comportements sont répréhensibles. Parlant de la nomination du président Marzouki au Prix Nobel de la paix de 2012, le porte-parole de la présidence a indiqué qu'il s'agit de rumeurs et qu'il n'y a rien d'officiel à ce sujet. Sur le plan des efforts déployés par la présidence pour résoudre la situation dans les régions du Nord-Ouest frappées par une vague de froid ainsi que des inondations, il a reconnu que des lenteurs ont pu être observées au début mais que l'Etat et le Gouvernement ont consenti tous les efforts pour venir en aide aux habitants de ces régions. Il a indiqué que les efforts se poursuivent pour soulager la population des effets de ces intempéries, reprochant aux médias notamment publics de ne pas parler suffisamment des efforts du Gouvernement et de tout l'appareil étatique en particulier l'armée la protection civile et autres. La Conférence des amis de la Syrie est une réussite Le Porte-parole de la présidence de la République a indiqué que la conférence des Amis de la Syrie qui a été présidée par la Tunisie avec la collaboration du Qatar en tant que président en exercice de la Ligue arabe et l'organisation pan arabe, est une réussite. Cette réussite réside, selon M. Adnan Mansar dans le fait qu'elle a satisfait la position de la Tunisie qui a appelé à ce que la solution à la crise syrienne soit politique ce qui s'est réalisé à travers la solidarité avec le peuple syrien, la non adoption de l'intervention militaire ainsi que l'appel au déploiement d'une force arabe, ou des casques bleus. Il a souligné que la Tunisie œuvrera à unifier l'opposition syrienne , affirmant que la situation dans ce pays du Moyen-Orient est complexe et sensible, avertissant que toute intervention militaire pourra envenimer la situation du fait des risques que le conflit se transforme d'un duel entre le pouvoir et l'opposition vers un duel entre les composantes raciales et confessionnelles du pays. Le porte-parole de la présidence a indiqué que la Tunisie a appelé aussi à agir pour faire changer la position de la Russie et de la Chine car, a-t-il dit, ces deux pays peuvent contribuer à régler la crise syrienne. Il a souligné que la pression demandée par la Tunisie contre ces puissances vise à les amener à ne pas faire usage de leur veto au Conseil de Sécurité des Nations Unies. M. Adanan Mansar a affirmé que la position de la Tunisie dans le dossier syrien est motivée par ses principes que lui dictent les idéaux de la révolution du 14 janvier.